La récession mondiale sera cette année un peu moins sévère que prévu, a indiqué ce mardi 6 octobre 2020, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Krista lina Georgieva.
« Nous estimons maintenant que l’évolution des deuxième et troisième trimestres a été un peu meilleure que prévu, ce qui permet une modeste révision à la hausse de nos prévisions mondiales pour 2020. Et nous prévoyons encore une reprise partielle et contrastée en 2021 », a-t-elle déclaré dans son discours inaugural, prononcé en amont des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
Elle a rappelé que l’activité économique mondiale a enregistré une chute sans précédent cette année au deuxième trimestre, lorsqu’environ 85 % de l’économie mondiale s’est trouvée confinée pendant plusieurs semaines.
« Si nous en sommes là, c’est en grande partie grâce aux mesures exceptionnelles qui ont empêché l’économie mondiale de s’effondrer. Les pouvoirs publics ont versé environ 12 000 milliards de dollars de soutien budgétaire aux ménages et aux entreprises », a souligné Mme. Kristalina Georgieva.
Et d’ajouter : « des mesures sans précédent de politique monétaire ont maintenu le flux du crédit, aidant des millions d’entreprises à rester à flot ».
Toutefois, la directrice générale du FMI a rappelé que les pays émergents, les pays à faible revenu et les pays fragiles restent dans une situation précaire.
« Ils ont des système de santé moins performants. Ils sont très exposés aux secteurs les plus touchés, tels que le tourisme et l’exportation de produits de base. Et ils sont très dépendants des financements extérieurs », a-t-elle ajouté.
Selon Mme. Kristalina Georgieva, l’abondance des liquidités et le bas niveau des taux d’intérêt ont aidé bon nombre de pays émergents à emprunter de nouveau, précisant au passage qu’aucun pays d’Afrique subsaharienne n’a émis de dette extérieure depuis mars.
Affronter la pandémie : Les propositions de Kristalina Georgieva
Cependant, la directrice générale du FMI a avancé quelques propositions pour faire face aux conséquences dévastatrices de la pandémie du coronavirus.
Elle a appelé les États à préserver la santé des populations. « Les dépenses de soins, de tests et de traçage des contacts sont impératives ».
Elle estime qu’il faut « éviter un retrait prématuré » des aides publiques. Elle cite par exemple les reports de paiement d’impôts, des garanties de crédit, des transferts monétaires et des subventions salariales
Elle a incité les États à mener une politique budgétaire flexible et prospective , pour bien mettre en place la reprise.
Il s’agira, selon Mme. Kristalina Georgieva « de stimuler la création d’emplois, en particulier l’investissement vert, et d’amortir le choc pour les travailleurs », grâce notamment à la reconversion professionnelle et l’acquisition de nouvelles compétences. Et enfin, elle propose de gérer la dette, notamment dans les pays à faible revenu.
Au total, l’institution de Breton Woods a enregistré plus de 280 milliards de dollars d’engagements de prêts pour 81 pays, soit plus du tiers de ceux approuvés depuis mars. « Et nous sommes prêts à faire davantage », a indiqué la directrice générale du FMI.