Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a déclaré mardi soir qu’il démissionnait, suite à son arrestation plus tôt dans la journée par des soldats mutins, aggravant la crise dans un pays déjà confronté à une insurrection djihadiste et une vague de contestation.
Visiblement fatigué, muni d’un masque de protection chirurgical, Keita a fait cette annonce lors d’une brève allocution télévisée quelques heures après que des soldats l’ont placé en détention, de même que le Premier ministre Boubou Cissé et d’autres hauts représentants. « Si aujourd’hui, certains éléments de nos forces armées veulent que cela prenne fin via leur intervention, ai-je vraiment le choix ? », a-t-il dit depuis une base militaire à Kati, aux abords de la capitale Bamako, où s’est produite la mutinerie et où il a été détenu.
On ne sait pas précisément dans l’immédiat qui est à la tête de cette révolte, qui va gouverner le pays en l’absence de Keita, ni les motivations des soldats mutins.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté depuis juin dans les rues de Bamako pour demander la démission d’Ibrahim Boubacar Keita, lui reprochant ses échecs dans la lutte contre les problèmes sécuritaires croissants et la corruption.