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Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz veut mettre les paradis fiscaux en « quarantaine »

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Les paradis fiscaux devraient être considérés « comme les porteurs d’une dangereuse maladie » et mis en « quarantaine » par la communauté internationale, estiment dans un rapport publié mardi le prix Nobel d’économie américain Joseph Stiglitz et l’expert anti-corruption suisse Mark Pieth (photo). « Les régulateurs américain et européen devraient traiter les paradis fiscaux comme les porteurs d’une dangereuse maladie. Sans contrôle, ça peut se propager comme un virulent virus », écrivent-ils dans ce rapport, parmi une série de proposition destinées à combattre « l’économie souterraine ».

« Nous savons quoi faire avec les dangereuses maladies contagieuses: quarantaine », ajoutent-ils. Selon les deux auteurs, l’Europe et les Etats-Unis, « en tant que leaders économiques », doivent prendre la tête de la lutte contre les paradis fiscaux, qu’ils définissent comme des « juridictions qui sapent les normes mondiales en matière de transparence financière et des entreprises ».

« Il y a un point de vue largement partagé, selon lequel ces paradis existent uniquement parce que les Etats-Unis et l’Europe regardent ailleurs », estiment Joseph Stiglitz et Mark Pieth.

Or, « si les paradis fiscaux servent de centres pour (…) l’évasion fiscale ou facilitent de quelque manière que ce soit la corruption ou les activités illicites, ils agissent comme des parasites et devraient être isolés de la communauté financière mondiale », poursuivent-ils.

Selon eux, la détention d’un compte par un particulier dans un paradis fiscal pourrait facilement être interdite, tout comme le fait d’être actionnaire, directeur ou administrateur d’une entité localisée dans une de ces « juridictions non-coopératives ». De même, l’établissement par une banque de relations avec ces pays pourrait être rendue « illégale ».

Ce rapport fait suite à la participation de Joseph Stiglitz et Mark Pieth à un comité d’experts indépendants créé en avril par les autorités panaméennes après le scandale des « Panama Papers », dont ils ont finalement démissionné en août en raison de « divergences de vues » sur leur travail, qu’ils souhaitaient rendre public.

Parmi leurs autres constats et propositions, la nécessité de s’attaquer, non pas seulement aux banques, mais aussi aux intermédiaires comme « les cabinets d’avocats » qui jouent « un rôle pivot » dans l’opacité des montages financiers.

Ils invitent également à renforcer la protection des lanceurs d’alerte, à lutter contre les arrangements fiscaux, ainsi qu’à identifier les véritables bénéficiaires des entreprises et des comptes offshore.

Pour cela, chaque « gouvernement devrait entretenir des registres de noms des directeurs, agents enregistrés et bénéficiaires de toutes les entités présentes dans le pays ». « Le secret doit être abordé de manière globale et il ne doit y avoir aucune tolérance en cas de déviation des normes mondiales établies », concluent-ils.

Source : AFP

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