les debats se sont ouverts hier à l’APN, autour du projet de loi de finances 2017. S’il vient à être adopter sur cette mouture, les augmentations et les nouvelles taxes feront effet de boule de neige sur les budgets des ménages et sur les grands consommateurs d’énergie et d’eau. A cet effet, il est clair que les citoyens algériens doivent s’attendre à payer plus, sur l’ensemble de leur consommation. Et pour cause, le relèvement de la TVA de 2% affectera l’ensemble des factures, notamment d’énergie, et servira comme coefficient applicable aux nouveaux tarifs de consommation. A cela il faut ajouter, la taxe sur les produits pétroliers, qui affectera en gros les consommateurs de carburant, et la taxe sur la consommation d’eau destinée à la consommation industrielle. Et ce en plus des augmentations proposées sur la taxe des recharges téléphoniques, relevées de 5% à 7%, pour ne citer que celles ci.
Par ailleurs, les propriétaires de constructions inachevées qui bénéficient actuellement d’une prolongation de délais pour régulariser leur situation, se verront contraint après adoption de LFP 2017, de payer une taxe de 10% de la valeur du bien dans le cas ou ils ne procèdent pas à la mise en conformité de leurs constructions. Celle-ci pourrait atteindre les 50 % à 05 ans.
Par ailleurs, l’équilibre recherché est sans conteste celui des recettes par rapport aux dépenses, envisagé par le gouvernement à travers la mesure de plafonnement des dépenses budgétaires à 7000 milliards de dinars par an. Dans ce sens, la dépense d’équipement sera réduite au seuil de l’année 2015, soit 27% de recul, le taux de change durant les trois années à venir sera de 108 dinars, pour un dollar, et un taux d’inflation estimé à 4%. Sur le même principe de rationalisation des dépenses, accompagnées de rehaussement de la fiscalité ordinaire, les subventions connaitront également un recul, qui affectera notamment l’OIAC et l’ONIL, passant de 784 milliards de dinars à 779 milliards de dinars, suivis d’une baisse de 7% par rapport à 2016 sur les transferts sociaux. A l’image du soutien de l’Etat à l’habitat, qui sera plafonnée à 305 milliards de dinars. C’est le sort de la majorité des secteurs, à l’exception de celui de la santé, qui bénéficie d’une hausse de 2,8%, soit 330,2 milliards de dinars d’accompagnement.
Pour les observateurs, l’interrogation demeure vive, et réside particulièrement au niveau du prix référentiel de base de la PLF 2017, fixé à 50 dollars, basé sur une estimation d’évolution des prix du baril à 60 dollars pour 2018 et 2019. Or, au demeurant le constat est négatif, du fait que l’équilibrage attendu du marché pétrolier tarde à venir, l’accord d’Alger n’étant pas encore concrétisé. Ce qui attise précisément leurs doutes et leurs craintes.
Sidali Amzal