Les cours du pétrole ont baissé vendredi, dans le sillage de la veille, lestés par les perspectives moroses de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à propos de la demande mondiale de pétrole pour 2020 et 2021.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini à 44,80 dollars à Londres, en recul de 0,4% ou 16 cents par rapport à la clôture de jeudi.
A New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre a cédé 0,5% ou 23 cents à 42,01 dollars. « La hausse déclenchée par les données sur les stocks de pétrole brut aux États-Unis mercredi s’est éteinte aussi vite qu’elle avait commencé« , a constaté Jeffrey Halley, analyste de Oanda.
Un rapport du gouvernement américain avait en effet indiqué mercredi que les réserves de brut dans le pays avaient fortement baissé pour la troisième semaine de suite aux États-Unis.
Mais, comme le rappelle Paola Rodriguez-Masiu, de Rystad, « les prix ont subi des pertes en raison de l’inquiétude renouvelée (des investisseurs) concernant l’évolution de la demande de pétrole dans le monde« , en référence aux données publiées la veille par l’AIE.
L’AIE prévoit que la demande de brut chute cette année à 91,9 millions de barils par jour-mbj soit 140.000 de moins que prévu jusqu’alors, avant de rebondir à 97,1 mbj en 2021, soit 240.000 de moins que prévu.
Elle impute ce repli à la faiblesse persistante du secteur des transports, notamment aérien, avec la crise sanitaire.
Mercredi, c’est l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui avait déjà légèrement abaissé son estimation de la demande mondiale de pétrole en 2020. « D’autres nouvelles pessimistes pourraient être annoncées« , a ajouté Mme Rodriguez-Masiu.
« La Chine, qui est restée un moteur pour les marchés pétroliers pendant la pandémie, pourrait bientôt ralentir ses importations car les stocks continuent d’augmenter à des niveaux record. Tout cela alors que la production de l’OPEP est en hausse, les quotas de production étant assouplis« , a-t-elle complété.
A cet égard, les discussions commerciales prévues samedi entre la Pékin et Washington pour faire le point sur l’accord signé en janvier ont été repoussées, en plein regain de tensions entre les deux pays, selon des informations de presse publiées vendredi.
Afp