L’impact économique négatif de la crise sanitaire provoquée par la propagation du coronavirus risque de causer des troubles sociaux dans plusieurs pays, notamment en Afrique et en Amérique latine, selon un rapport du cabinet britannique spécialisé dans la gestion de risques Verisk Maplecroft.
Alors que l’impact économique du coronavirus se fait sentir, 37 pays sont plus exposés au risque de manifestations de masse dans les mois à venir, indique le rapport du cabinet britannique publié vendredi dernier sur son site officiel.
Le rapport met en garde contre des troubles majeurs sans précédent qui pourraient intervenir au second trimestre 2020 dans des dizaines de pays, en particulier dans certaines régions d’Afrique et d’Amérique latine.
Alors que la crise économique due à la pandémie s’aggrave, les manifestations de rue vont probablement commencer, alors que le nombre de citoyens nouvellement sans emploi, sous-payés et sous-alimentés augmente de plusieurs millions.
Les pays de toutes les régions, à l’exception de l’Europe, sont représentés dans les 37 économies jugées «à plus haut risque» par Verisk Maplecroft. Il s’agit de l’Iran, le Bangladesh, l’Algérie, le Pakistan et l’Égypte.
Le risque de manifestations en Afrique subsaharienne devrait augmenter dans un contexte de déclin économique, de pauvreté et d’incapacité à garantir des approvisionnements alimentaires adéquats. Les principaux marchés à surveiller sont le Nigéria, l’Éthiopie et la République démocratique du Congo (RDC), indique le même rapport.
Ce climat instable ne nécessite qu’un petit déclencheur pour déclencher des troubles majeurs, ce qui s’est déjà produit en Éthiopie, où les récentes manifestations de masse ont entraîné la perte de 166 vies.
Au Nigeria et en RDC, l’insécurité alimentaire croissante attise la colère. Bien que la production de riz au Nigéria augmente, elle est encore insuffisante pour nourrir le pays le plus peuplé d’Afrique, précise le rapport du cabinet britannique.
Le même rapport indique que les pires épisodes de troubles en Amérique latine devraient se produire au Venezuela et au Pérou. Cependant, les principales économies de la région ne sont pas à l’abri, comme le Chili, le Brésil et l’Argentine.