Face au double choc économique engendré par la pandémie de COVID-19 (coronavirus) et l’effondrement des cours du pétrole qui s’en est suivi, la Banque mondiale a soutenu la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) à l’aide d’une enveloppe importante de financements, d’assistance technique et d’expertise internationale indique un communiqué de la banque paru le 20 juillet dernier. Ces chocs sont en outre venus s’ajouter dans certains pays à des fragilités et des troubles sociaux croissants qui mettaient déjà à mal les avancées économiques et sociales.
Les nouveaux engagements de la Banque mondiale dans la région MENA sur l’exercice clos le 30 juin se sont composés de 3,4 milliards de dollars alloués par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), qui soutient les pays à revenu intermédiaire, et de 202,9 millions de dollars alloués par l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale dédié aux pays les plus pauvres du monde. La Cisjordanie et Gaza ont en outre bénéficié de 103 millions de dollars de dons. « Les graves pertes humaines et économiques infligées par la pandémie de COVID-19, combinées à la chute historique des cours mondiaux du pétrole, sur fond de fragilité et de conflit dans plusieurs pays, viennent mettre en péril nombre des gains de développement obtenus de haute lutte dans la région MENA ces dernières années, souligne Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. C’est précisément dans de telles circonstances que la Banque mondiale doit jouer un rôle indispensable, afin non seulement d’appuyer le développement social et économique — en portant une attention particulière à la jeunesse et au capital humain — mais aussi de promouvoir la stabilité régionale et mondiale. Nous sommes résolument engagés à poursuivre notre mission : répondre rapidement et énergiquement aux demandes d’aide d’urgence formulées par les pays, et poursuivre les efforts déployés à moyen et long terme pour permettre à la région MENA de réaliser ses promesses au cours des années à venir. »
Guidée par sa nouvelle stratégie pour la région MENA, la Banque mondiale a approuvé 22 nouvelles opérations au cours du dernier exercice. En voici un aperçu :
En Égypte, une aide de 400 millions de dollars pour la mise en place d’un régime universel d’assurance maladie permettra au pays d’offrir à tous les Égyptiens une couverture santé universelle et d’améliorer l’état de santé général de la population ;
En Jordanie, la Banque mondiale a mobilisé des ressources techniques et financières pour aider le pays à faire face aux répercussions multiformes de la pandémie de COVID-19 en lançant de nouveaux projets, y compris un projet de transferts monétaires d’urgence de 350 millions de dollars conçu pour venir en aide aux ménages pauvres et vulnérables touchés par la pandémie ;
Au Maroc, un premier financement de 500 millions de dollars à l’appui des politiques de développement en faveur de l’inclusion numérique et financière viendra soutenir des réformes transversales et promouvoir la transformation numérique et l’accès aux services financiers ;
En Tunisie, la Banque mondiale soutient un train de réformes destiné à aider les autorités à faire face à la crise du coronavirus, dans le cadre d’une enveloppe d’aide internationale plus large coordonnée à l’aide macro-financière de l’Union européenne. Cette enveloppe de financement, qui inclut les contributions de plusieurs institutions financières internationales, atteindra entre 600 et 700 millions de dollars en 2020. La Banque mondiale a approuvé une opération de financement à l’appui des politiques de développement d’un montant de 175 millions de dollars dans le but d’appuyer ce train de réformes.
Alors que la pandémie de COVID-19 se répandait rapidement dans la région MENA, la Banque mondiale a rapidement déployé ses ressources pour contribuer à en atténuer les graves conséquences sanitaires et économiques. La riposte immédiate incluait une aide financière et une offre de services de conseils et d’assistance technique pour aider les pays touchés à répondre aux besoins de santé les plus urgents et ralentir la propagation de la maladie. Les financements octroyés dans l’ensemble de la région, au titre de composantes d’intervention d’urgence et de nouveaux projets, se sont inscrits dans le cadre du mécanisme d’aide accélérée mis en place par le Groupe de la Banque mondiale afin de renforcer la riposte à la pandémie dans les pays en développement.
Ces projets d’urgence, qui s’attachent à aider les pays de la région MENA à faire face au coronavirus en répondant aux besoins les plus pressants, s’ajoutent à une longue série d’opérations financées par la Banque mondiale dans les domaines prioritaires de la santé, de l’éducation et du capital humain. Dans le cadre de son Projet pour le capital humain lancé en 2018, la Banque mondiale aide les pays à recenser les axes d’action susceptibles de changer la donne, à procéder à des investissements essentiels et à accélérer le développement du capital humain. Selon les travaux de la Banque mondiale, le PIB par travailleur dans la région MENA pourrait être deux fois plus élevé si les enfants bénéficiaient de conditions de santé optimales et d’une scolarisation complète.
La pandémie de COVID-19 n’a pas été la seule crise frappant les pays de la région. La Banque mondiale, via l’IDA, a octroyé un crédit de 6 millions de dollars à Djibouti et un don de 25 millions de dollars au Yémen pour faire face à la menace posée par de graves invasions de criquets pèlerins et renforcer les systèmes de préparation de ces pays.
Au cours du dernier exercice, quatre pays de la région MENA se sont classés parmi les 10 pays les plus réformateurs du monde selon le rapport Doing Business de la Banque mondiale : l’Arabie saoudite, la Jordanie, Bahreïn et le Koweït. Ces pays sont à l’origine de près de la moitié des réformes engagées dans la région. Les Émirats arabes unis restent quant à eux les plus performants de la région dans son ensemble, se classant au 16e rang mondial sur 190 pour la facilité à faire des affaires. La Banque s’efforce d’aider les pays à engager des réformes mettant l’accent sur la transparence, la concurrence loyale et la bonne gouvernance pour faire de la région MENA une zone propice aux affaires et attirer les investissements nécessaires pour créer des emplois en faveur des jeunes et des femmes.
La Banque a aussi poursuivi ses efforts entamés de longue date pour procurer un éventail de services d’analyse permettant d’étayer les politiques publiques et d’aligner les interventions sur les défis de développement propres à la région MENA. Son plus récent Bulletin d’information économique examine comment la promotion de la transparence sur des enjeux économiques cruciaux (comme la dette publique et l’emploi) peut stimuler la croissance et renforcer la confiance envers les autorités publiques dans la région.
Le portefeuille de projets de la Banque mondiale pour la région MENA s’élève à environ 20 milliards de dollars. Il recouvre une grande diversité de secteurs tels que l’agriculture, l’énergie, l’éducation, l’environnement, la santé, la protection sociale, le commerce et le transport.
Source WBANK