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Pfizer déçoit et arrête le développement d’un anticholestérol

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Le laboratoire pharmaceutique Pfizer a annoncé mardi des résultats trimestriels décevants et l’arrêt du développement d’un traitement censé diminuer le cholestérol, ce qui devrait peser sur ses bénéfices annuels.

Les bénéfices et le chiffre d’affaires au troisième trimestre ont été inférieurs aux attentes, principalement à cause d’une hausse de 18% des coûts et de la concurrence des génériques.

Le résultat net a plongé de 38% à 1,32 milliard de dollars. Si les revenus ont augmenté de 7,93% à 13,04 milliards de dollars, c’est néanmoins en dessous des 13,05 milliards espérés par les marchés.

Dans la foulée de cette contre-performance, le numéro deux mondial de la pharmacie a annoncé laisser tomber l’anticholestérol Bococizumab parce qu’il est parvenu à la conclusion qu’il est « peu probable qu’il apporte des bénéfices aux malades, médecins et actionnaires ».

Pfizer arrête donc les essais cliniques de ce traitement qui fait partie d’une nouvelle génération d’anticholestérols dont les autorités ont limité le nombre de patients qui pouvaient en bénéficier parce qu’ils sont chers et n’ont pas montré de grandes différences à ce jour en termes de prévention par rapport aux médicaments existants comme les statines.

Le Bococizumab devait aussi arriver sur le marché bien après le Repatha, commercialisé par la biotech américaine Amgen, et le Praluent du duo franco-américain Sanofi-Regeneron. Ces médicaments sont appelés PCSK8 et permettent de lutter contre les hauts niveaux de lipoprotéines en faible densité (LDL), ou « mauvais cholestérol », qui seraient responsables de 610.000 décès par an aux États-Unis.

Le renoncement de Pfizer devrait réduire ses bénéfices annuels de l’ordre de 4 cents par action, ce qui a entraîné un abaissement des prévisions annuelles.

Le chiffre d’affaires 2016 devrait désormais être compris entre 52 et 53 milliards de dollars contre de 51 et 53 milliards de dollars auparavant, tandis que le bénéfice ajusté par action s’établirait, lui, entre 2,38 et 2,43 dollars contre de 2,38 à 2,48 dollars précédemment. Les marchés parient sur un chiffre d’affaires aux alentours de 53,01 milliards de dollars et un bénéfice par action de 2,46 dollars.

Le PDG Ian Read s’est voulu rassurant, en expliquant que les récentes acquisitions de Medivation et d’Anacor allaient combler le manque à gagner. « Medivation et Anacor fournissent des opportunités de croissance à court terme », a déclaré le dirigeant.

Pfizer a racheté en août pour 14 milliards de dollars Medivation dont le médicament Xtandi, un traitement contre la prostate, peut générer à lui seul 1,33 milliard de dollars de revenus par an d’ici à 2020, selon les calculs des analystes.

Anacor est pour sa part spécialiste des anti-inflammatoires et développe le crisaborole, un médicament prometteur contre l’eczéma.

Lors du troisième trimestre, les ventes des traitements contre les cancers ont bondi de 41%, principalement grâce au médicament contre le cancer du sein métastatique Ibrance, dont les revenus sont passés de 230 millions à 550 millions de dollars en un an. Cet anti-cancéreux est censé devenir un « blockbuster » dans les prochains mois.

Les ventes de l’antalgique Lyrica contre l’épilepsie ont augmenté de 2% à 1,24 milliard de dollars. A l’inverse, les vaccins de la famille Prevnar contre les infections invasives comme la pneumonie et la méningite ont enregistré un déclin de 3% à 1,53 milliard de dollars de leurs ventes.

La division « médicaments matures », regroupant les traitements dont les brevets ont ou vont bientôt expirer et pâtissent ainsi de la concurrence des génériques, a enregistré une hausse de 7% de ses ventes, principalement grâce à l’intégration du spécialiste des perfusions Hospira, racheté en 2015.

Le chiffre d’affaires trimestriel a augmenté de 7% à 5,71 milliards de dollars. Hors Hospira, qui fabrique des produits injectables et des biosimilaires qui sont des génériques spécifiques pour les traitements issus des biotechnologies, les revenus ont diminué de 8%. Hospira a l’exclusivité d’un médicament anesthésique, le Precedex.

Source : AFP

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