L’administration américaine a décidé de suspendre le programme de visas par loterie, appelé « Green Card » (carte verte), un dispositif qui permettait chaque année à des ressortissants étrangers d’obtenir une carte de résident aux États-Unis par tirage au sort. La mesure a été prise jeudi 18 décembre par la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, et s’inscrit dans une série de décisions prises ces derniers mois par l’administration Trump visant à restreindre l’immigration.
Très populaire, ce programme offrait environ 50 000 cartes de résident par an. Créé en 1990, il avait pour objectif de diversifier l’immigration américaine en donnant une chance à des candidats issus de pays peu représentés. Pour être éligibles, les postulants devaient justifier d’un diplôme d’études secondaires ou d’une expérience professionnelle, puis passer un examen et un entretien. Après le tirage au sort, une vérification des antécédents était également exigée avant l’entrée sur le territoire américain.
La suspension a été ordonnée aux services de citoyenneté et d’immigration (USCIS). Kristi Noem a justifié cette décision en affirmant vouloir agir « afin d’éviter que d’autres Américains ne soient les victimes de ce programme désastreux », a-t-elle écrit sur X en mentionnant une instruction du président américain Donald Trump. Cette annonce intervient après la révélation qu’un ressortissant portugais, soupçonné d’avoir tué deux étudiants à l’université Brown et un professeur du Massachusetts Institute of Technology (MIT), avait obtenu son installation aux États-Unis grâce à ce programme en 2017.
Chaque année, des dizaines de millions de personnes tentaient leur chance pour décrocher la fameuse « carte verte ». En 2025, plus de 20 millions de candidats ont participé à la loterie et environ 130 000 ont été pré-sélectionnés, selon le département d’État. La même année, 40 ressortissants portugais ont obtenu ce visa. En revanche, les natifs de certains pays, comme le Brésil, le Canada, la Chine ou le Venezuela, ne pouvaient pas y prétendre pour différentes raisons.
La suspension du programme s’ajoute à d’autres restrictions mises en place par l’administration Trump. Après l’attentat de Washington en novembre visant des soldats de la Garde nationale, commis par un ressortissant afghan, Donald Trump avait annoncé vouloir « suspendre définitivement l’immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde ». Il avait également évoqué l’annulation de « des millions » d’admissions accordées sous l’administration de Joe Biden.
Par ailleurs, le président républicain s’est attaqué à plusieurs catégories de visas. Son administration propose de limiter à quatre ans la durée de séjour des étudiants étrangers. Elle souhaite aussi réduire à 240 jours, contre cinq ans auparavant, la durée initiale des visas accordés aux représentants de médias étrangers. Les visas H-1B, destinés aux travailleurs hautement qualifiés et très utilisés dans le secteur des technologies, ont également vu leurs frais augmenter.
En parallèle de ces restrictions, Donald Trump a mis en avant le lancement de sa « Gold Card », qu’il appelle aussi « Trump card ». Ce visa permanent, inspiré du modèle de la carte verte, est proposé à un prix compris entre un et cinq millions de dollars.






