Un reportage de Franceinfo, publié le 3 décembre 2025, décrit le fonctionnement des « dark factories » en Chine, des usines où les robots prennent la place des ouvriers. Le terme signifie que ces sites n’ont ni lumière ni chauffage. L’activité repose presque entièrement sur des machines, soutenues par des systèmes d’intelligence artificielle.
Chez Zeeker, constructeur automobile, l’ambiance est particulière. L’usine fonctionne sans éclairage, mais les lignes de production tournent en continu. Les chariots qui déplacent les pièces détachées sont automatiques, et l’ensemble de l’outil industriel repose sur 885 robots. Sur place, seuls une centaine d’employés interviennent. Dans les allées sombres, de petites lampes signalent les zones où les machines opèrent. Le bruit des robots accompagne la production d’éléments destinés à des voitures électriques.
Selon la direction, les objectifs de production — jusqu’à 1 200 véhicules par jour — s’appuient sur ce modèle entièrement automatisé. Le directeur de la production, Hui Yang, explique ce choix : « On a constaté que le coût de la main-d’œuvre est de plus en plus important. De plus, avec le travail à la chaîne, avec les tâches répétitives, l’homme est amené à faire plus d’erreurs que la machine. »
La Chine compte aujourd’hui une centaine d’usines de ce type. Celle de Zeeker a été pensée dès le départ pour accueillir des robots. En observant l’écran de contrôle, le responsable montre l’organisation du site : « Sur l’écran de contrôle, on peut voir toutes les lignes de production. On a en ce moment 296 voitures en cours de fabrication. » Les symboles affichés indiquent les modèles en cours d’assemblage. Pour Hui Yang, “Une entreprise à 100 % robotisée, pilotée par l’intelligence artificielle, je crois que c’est l’avenir dans notre secteur”.
Mais même un système automatisé connaît des interruptions. Lorsqu’un robot cesse de fonctionner, l’indicateur devient rouge. Le directeur reconnaît que cela arrive : “Quand c’est rouge, cela signifie que le robot est temporairement à l’arrêt”. Dans la salle de contrôle, un technicien s’informe alors : « Il y a un problème en ce moment ? ». Un employé répond : « Non, ça va, tout fonctionne ». Le technicien conclut : « Alors il faut aller plus vite ».
Les interventions humaines restent limitées. Elles sont environ sept fois moins nombreuses que dans une usine traditionnelle. Xiaowei Xiu, qui travaille dans l’automobile depuis vingt ans, décrit un métier modifié par l’automatisation : « Notre travail consiste simplement à aider les robots. Quand les robots font les soudures, on vérifie, c’est tout. Par rapport à mon usine précédente, c’est un gros changement. »
À la fin du processus, une tâche reste encore confiée aux humains : la vérification des finitions avant la livraison. Les robots ne prennent pas en charge cette étape, du moins pour l’instant.






