Le gouvernement britannique a indiqué, lundi 17 novembre, qu’il pourrait limiter l’octroi de visas à trois pays africains. Londres estime que ces États ne coopèrent pas assez pour reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière. Cette mesure fait partie de la réforme migratoire que les travaillistes doivent présenter dans la journée.
Les pays concernés sont l’Angola, la Namibie et la République démocratique du Congo. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur juge « inacceptable » le niveau de coopération actuel pour les expulsions. Selon Alex Norris, secrétaire d’État à l’Asile et à la Sécurité des frontières, ces pays « ont un mois » pour améliorer leur position. Il s’est exprimé lundi 17 novembre sur Sky News.
Le Home Office souligne que « des milliers de migrants en situation illégale originaires de ces pays sont actuellement au Royaume-Uni ». Les éventuelles restrictions viseraient les visas de tourisme et les visas VIP. Le ministère précise aussi que ces mesures pourraient s’appliquer à d’autres pays, notamment ceux où « des taux élevés de demandes d’asile » concernent des personnes entrées légalement au Royaume-Uni.
La ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, a adressé un avertissement aux États concernés : « Mon message pour les gouvernements étrangers aujourd’hui est clair : acceptez le retour de vos ressortissants ou vous perdrez le privilège de pouvoir entrer dans notre pays ».
Elle doit présenter ce lundi après-midi au Parlement une réforme consacrée à la lutte contre l’immigration irrégulière. L’objectif est de réduire les traversées de la Manche à partir du nord de la France, effectuées sur de petites embarcations. Ces arrivées alimentent la progression du parti Reform UK.
Parmi les décisions prévues figure la réduction de la protection accordée aux réfugiés, qui seront « forcés de rentrer dans leur pays d’origine dès qu’il sera jugé sûr ». Le texte prévoit aussi la fin de l’accès automatique aux aides sociales pour les demandeurs d’asile. Le gouvernement souhaite également accélérer les expulsions en adoptant une loi encadrant les recours liés à la Convention européenne des droits de l’homme.
Depuis le 1er janvier, 39 292 personnes ont rejoint le Royaume-Uni à bord de petites embarcations, dépassant le total enregistré en 2024, qui était de 36 816. Les demandes d’asile ont augmenté de 18% en 2024, alors qu’elles reculaient de 13% dans l’Union européenne durant la même période. Les autorités indiquent que plus de 400 000 demandes ont été déposées depuis 2021, contre 150 000 entre 2011 et 2015.






