Un vol digne d’un film policier a secoué Paris dimanche matin. Le musée du Louvre, à Paris en France, a été la cible d’un cambriolage soigneusement préparé, au cours duquel plusieurs bijoux d’une « valeur inestimable » ont été dérobés dans la célèbre galerie d’Apollon.
D’après les premiers éléments de l’enquête, l’opération aurait débuté vers 9h30, peu après l’ouverture du musée. Trois ou quatre individus se sont introduits par l’extérieur à l’aide d’une nacelle, avant de briser les vitres de la galerie avec une disqueuse. Les bijoux, protégés dans des vitrines, ont été emportés en quelques minutes. Les visiteurs présents ont été « rapidement évacués sans incident aucun », selon la direction du Louvre.
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a confirmé que les pièces volées étaient d’une « valeur inestimable ». Il a précisé que l’opération n’avait duré que « sept minutes » et qu’elle portait la marque de malfaiteurs « chevronnés » possiblement « étrangers ». Le ministre dit avoir « bon espoir » que les auteurs soient retrouvés « très rapidement ». Les voleurs auraient pris la fuite à scooter, mais l’un des bijoux a été retrouvé « aux abords du Louvre » et est en « cours d’évaluation », selon la ministre de la Culture, Rachida Dati. Un des scooters a également été découvert.
La galerie d’Apollon, construite à la demande de Louis XIV, abrite les joyaux de la Couronne et plusieurs pierres historiques comme le Régent, le Sancy et l’Hortensia. C’est l’un des espaces les plus emblématiques du musée.
Une enquête a été ouverte pour « vol en bande organisée » et « association de malfaiteurs » et confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB). L’Élysée a indiqué que le président Emmanuel Macron était « informé de la situation en temps réel ».
C’est Rachida Dati qui a annoncé la nouvelle sur le réseau X, parlant d’un « braquage » dans ce musée de 73.000 m² où se trouvent environ 35.000 œuvres d’art. Le Louvre a ensuite publié un message sur X pour annoncer sa fermeture « pour raisons exceptionnelles ». Selon la direction, cette décision vise à « préserver les traces et indices pour l’enquête ».
Interrogé sur la sécurité des musées, Laurent Nuñez a reconnu une fragilité : « On sait très bien qu’il y a une grande vulnérabilité dans les musées français ». Il a rappelé qu’un « plan de sécurité » du ministère de la Culture concernait aussi le Louvre.
Ce cambriolage s’ajoute à une série de vols récents dans des musées français. En septembre, des spécimens d’or natif avaient été dérobés au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, une « perte inestimable » pour la recherche. Le même mois, un musée de Limoges spécialisé dans la porcelaine avait subi un vol estimé à 6,5 millions d’euros.
Pour Rachida Dati, « la criminalité organisée aujourd’hui s’attaque aux objets d’art et les musées sont devenus des cibles ». Elle estime que la France, en tant que « pays patrimonial », est particulièrement exposée et souligne qu’« il faut adapter ces musées aux nouvelles formes de criminalité ». La ministre a ajouté qu’un « audit de sécurité » avait récemment été réalisé au Louvre.
Le dernier vol signalé dans le musée remontait à 1998, lorsqu’un tableau de Camille Corot avait disparu en pleine journée et n’a jamais été retrouvé. Un siècle plus tôt, en 1911, La Joconde elle-même avait été dérobée par un vitrier italien.