Le président américain Donald Trump a annoncé, samedi, l’instauration de nouveaux droits de douane de 30 % sur les produits importés du Mexique et de l’Union européenne (UE). Cette mesure intervient dans un contexte de négociations commerciales tendues à l’approche du 1er août, date fixée par Washington pour l’entrée en vigueur de ces taxes.
Dans deux messages publiés sur son réseau Truth Social, Donald Trump a expliqué que ces décisions visaient à répondre à deux préoccupations : le rôle du Mexique dans le trafic de drogue vers les États-Unis et le déséquilibre des échanges commerciaux avec l’Union européenne.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réagi en mettant en garde contre les conséquences de ces taxes, évoquant des perturbations pour les chaînes d’approvisionnement et des impacts négatifs pour les entreprises et les consommateurs des deux côtés de l’Atlantique. Elle a déclaré que l’Union européenne restait ouverte à la poursuite des discussions mais qu’elle se tenait prête à réagir avec des mesures équivalentes si nécessaire.
Donald Trump a, de son côté, prévenu que toute mesure de rétorsion entraînerait une augmentation des taxes au-delà des 30 % initialement annoncés.
Le gouvernement mexicain a, lui aussi, critiqué cette initiative, qu’il considère comme un traitement injuste.
Depuis plusieurs mois, les tensions entre Washington et Bruxelles se sont intensifiées sur le sujet des échanges commerciaux. En mai, Trump avait déjà menacé d’imposer des droits de douane de 50 % à l’Union européenne. Ces annonces font suite à des négociations jugées insuffisantes par l’administration américaine. Selon certaines sources, les discussions étaient basées sur des droits de douane américains de 10 %, assortis de dérogations.
Dans sa lettre à Ursula von der Leyen, le président américain a indiqué que des ajustements pourraient être envisagés si l’Union européenne acceptait d’ouvrir davantage son marché aux produits américains.
Concernant le Mexique, Trump a déclaré que les autorités mexicaines n’en faisaient pas assez pour lutter contre les cartels de la drogue. Il n’a toutefois pas précisé si les nouveaux droits de douane s’appliqueront aux produits déjà couverts par l’accord commercial entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (ACEUM).
La Maison Blanche n’a pas donné plus de précisions à ce sujet.
Par ailleurs, les États-Unis ont informé d’autres partenaires, majoritairement asiatiques, de nouvelles taxes allant de 20 % à 40 %. Le Brésil pourrait être soumis à une taxe encore plus élevée, estimée à 50 %. À défaut d’accords commerciaux d’ici le 1er août, environ 60 pays pourraient être concernés par ces augmentations. L’Algérie s’est vue imposée des droits de douane de 30%.
Enfin, le Canada a été informé de l’application prochaine d’un tarif de 35 %, également à compter du 1er août.
Donald Trump considère les droits de douane comme un outil pour réduire le déficit commercial et relancer l’industrie américaine. Des économistes estiment, en revanche, que ce type de mesures peut peser sur la croissance mondiale et alimenter l’inflation aux États-Unis.