Le Secrétaire général du ministère des Transports, M. Djamel-Eddine Abdelghani Dridi, a fait savoir que l’arrivée, dès la fin du mois de mai prochain, des moutons qui seront importés à l’occasion de la fête de l’Aïd El Adha, prévue début juin.
L’annonce a été faite M. Dridi dans des déclarations à la presse en marge d’une visite à minuit au port de Djen Djen (Jijel), consacrée à la vérification du respect de l’exécution de l’instruction relative à l’adoption du travail en continu
Le SG du ministère des Transports, cité par l’agence APS, assuré que des instructions ont également été données aux différents responsables des ports, pour « prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de la réussite de l’opération de réception, dès la fin du mois de mai, d’un million de têtes d’ovins destinées au sacrifice et qui seront distribuées aux différentes wilayas du pays avant l’Aïd El Adha ».
Pour rappel, l’opération d’importation d’un million de moutons en prévision de l’Aïd El Adha a été au menu de la réunion du Conseil des ministres du 23 mars. Lors de cette réunion, les résultats de la consultation internationale relative à l’importation de bétail ont été abordés, selon le communiqué du Conseil des ministre, précisant que « le président de la République a approuvé l’importation d’un million de têtes de bétail en prévision de l’Aïd al-Adha. »
L’importation exonérée de tous les droits et taxes
« Ces opérations d’importation seront exonérées de tous les droits et taxes, ce qui rendra leurs prix accessibles à nos concitoyens », a indiqué la même source, et d’ajouter : « Les offres de trois pays répondant au cahier des charges algérien, notamment en ce qui concerne les exigences sanitaires relatives au bétail destiné au sacrifice, ont été acceptées. »
La décision d’importation d’un million de tête de bétail a été annoncée lors du Conseil des ministres du 9 mars. Pour les pays qui vont fournir l’Algérie, une partie sera importée d’Espagne, comme annoncé par le président Tebboune, lors d’une entrevue avec des médias nationaux.
Une partie devrait provenir de Roumanie. Citant l’Autorité nationale de santé vétérinaire pour la sécurité alimentaire de Roumanie (ANSVSA), l’agence de presse roumaine ACTMedia a rapporté le 11 mars que l’Algérie « est intéressée d’importer jusqu’à 300.000 moutons » de Roumanie.
Selon la même source, une rencontre a eu lieu entre le directeur de l’ANSVSA, Alexandru Bociu, et l’ambassadeur d’Algérie en Roumanie, Abdelmadjid Naamoune, pour discuter de cette question. L’Algérie avait déjà importé 30.000 moutons de Roumanie en 2024.
Le coût de l’opération pourrait atteindre 230 à 260 millions $
Le Dr Lotfi Gharnaout, enseignant-chercheur en économie agricole, a souligné récemment que l’Algérie ne peut compter sur un seul fournisseur pour importer un million de moutons en raison de la forte demande mondiale et des critères stricts du cahier des charges algérien.
Il a identifié plusieurs pays comme fournisseurs potentiels : la Roumanie et l’Espagne pour leur logistique efficace, l’Irlande et le Royaume-Uni malgré les complications post-Brexit, l’Argentine et le Brésil pour leurs prix attractifs mais avec un coût de transport élevé, l’Australie pour la qualité de son bétail et le Soudan, bien que son instabilité pose problème.
L’objectif est de pallier un déficit de plus de 4 millions de moutons et d’éviter une flambée des prix. Le coût total de l’opération pourrait atteindre 230 à 260 millions de dollars, avec un prix moyen par mouton estimé entre 200 et 225 dollars, selon l’enseignant universitaire.
Pour le Dr Gharnaout, cette importation ne doit pas être une solution temporaire, mais un levier pour moderniser la filière ovine nationale. Il recommande une stratégie à long terme axée sur la régénération du cheptel via l’importation d’agnelles, avec des mesures strictes pour éviter leur abattage.
