Nouvelle saisie de quantité importante de bananes en Algérie. Les services des douanes ont procédé à la saisie de 34 conteneurs chargés de bananes au port d’Annaba, selon des informations rapportées par plusieurs médias, ce dimanche 16 mars.
Le directeur général des Douanes, le Général-major Abdelhafid Bakhouche, a précisé dans une déclaration à la presse au niveau du port, que la quantité de bananes saisie, chargée dans 34 conteneurs, dépassait les 800.000 kg. Il a annoncé qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire.
La quantité saisie appartenait à un opérateur économique privé qui n’avait pas effectué les procédures de dédouanement nécessaires pour la retirer la marchandise du port, en dépit des multiples relances et mises en demeure officielles qui lui ont été adressées, a souligné le Général-major Bakhouche, selon l’agence APS.
Le DG des Douanes a estimé que le refus de cet opérateur de répondre aux appels des services des Douanes témoigne d’un non-respect des conditions d’approvisionnement du marché, d’autant qu’il s’agit d’une marchandise périssable.
Il a ajouté que sa présence, en personne, sur le terrain pour assurer le suivi de l’opération de saisie au niveau du port d’Annaba « se veut un message clair aux spéculateurs quant à l’application rigoureuse de la loi », soulignant que les services des Douanes accordent toutes les facilités au profit des opérateurs pour le dédouanement de leurs importations en vue de garantir la disponibilité des produits sur le marché national.
De son côté, le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Badaoui, a affirmé que la saisie de cette quantité sera suivie de « l’ouverture d’une enquête judiciaire sous la supervision du parquet local, pour déterminer les circonstances de cette affaire qui s’inscrit dans le cadre de la spéculation, et qui constitue une atteinte aux droits des citoyens à un approvisionnent régulier du marché national ».
Et d’ajouter que tous les ports nationaux bénéficient des mêmes facilités en termes de dédouanement, ne laissant ainsi aucun prétexte aux opérateurs économiques pour laisser leurs marchandises pendant une longue période au niveau de ces ports.
Le DGSN a fait savoir que la quantité de bananes saisie avait été importée en vertu d’une licence délivrée par le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, ce qui signifie que ladite marchandise faisait partie d’un plan visant à garantir la disponibilité de ce produit, et que sa non-distribution sur le marché constitue « un manquement aux engagements de l’opérateur économique envers l’Etat et les citoyens ».
Hausse du prix de la banane : l’UGCAA pointe « certains importateurs »
Le 9 mars, les services de la direction du Commerce de la wilaya de Tipaza ont annoncé, dans un communiqué, la saisie d’une quantité de près de 27 quintaux de bananes. Selon la même source, cette a été menée suite à une mission conjointe de contrôle effectuée au niveau du marché de gros des fruits et légumes de la commune de Attatba.
Le prix de la banane n’a pas cessé d’augmenter depuis le début du mois de Ramadhan, en dépassant les 700 DA/kg, entraînant la disparition du fruit exotique des étals. Samedi 8 mars, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a publié un communiqué dans lequel elle attribue cette augmentation à « certains importateurs ».
En effet, l’UGCAA a mis en cause « certains importateurs », leur reprochant de fixer un prix élevé pour la banane tout en imposant aux commerçants des factures à un tarif inférieur. « Le vrai problème réside dans la politique de certains importateurs, qui vendent la banane à un prix élevé et imposent aux commerçants des factures à un prix bas », a-t-elle déclaré. Elle estime que c’est « ce qui conduit à cette hausse injustifiée des prix et ce qui a impacté négativement le marché ».
L’organisation a tenu à préciser que les commerçants, qu’ils soient détaillants ou grossistes, ne sont pas responsables de cette flambée des prix, car « ils constituent le maillon faible de la chaîne de distribution qui commence avec l’importation ». Elle a appelé les autorités à « intervenir pour contrôler le marché » et « sanctionner les responsables de cette situation ».
Pour prévenir ce type de fluctuations à l’avenir, l’UGCAA préconise plusieurs mesures. Elle met en avant la nécessité d’une « plus grande transparence en matière des factures d’achat et les procédures douanières ». Elle propose aussi de plafonner la marge bénéficiaire sur ce produit et de confier son importation à l’État « via des offices relevant du ministère de l’Agriculture ».