Le Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout, s’est exprimé, dans une interview parue dans le journal El Watan de jeudi 20 février, sur l’augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG) et l’amélioration du pouvoir d’achat des algériens.
« Il faut que les gens comprennent que le SNMG n’est pas la solution à tous les problèmes auxquels font face les travailleurs. C’est comme l’histoire du verre à moitié plein où à moitié vide », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Il faut un SNMG qui doit être une référence par rapport aux grands équilibres du pays. Il faut étudier cela en prenant en compte les différents agrégats. Il y a des experts qui se chargeront de ce travail. »
« De notre côté, nous avons une idée sur le sujet. Nous pourrons faire des propositions. Car l’augmentation du SNMG a toujours des répercussions sur toute la mécanique salariale au niveau des administrations et des entreprises. Je pense qu’il faut veiller à ce que les équilibres financiers du Trésor et des entreprises ne soient pas affectés », a expliqué M. Takdjout.
« Ce n’est pas exclu. Je pense qu’il y a un accord de principe sur l’augmentation du SNMG. Je pense qu’il va y avoir une concertation avec tous les partenaires, soit dans un cadre bipartite ou tripartite. Je pense qu’il faut prendre en compte la capacité des entreprises, c’est-à-dire le patronat, à supporter tout cela. Il faut aussi avoir l’assentiment des syndicats et l’avis des pouvoirs publics. Il ne faut pas charger une partie au détriment de l’autre. La discussion se fera, en tout cas, d’une manière ou d’une autre », a indiqué le patron de la centrale syndicale, en réponse à une question de savoir s’il le SNMG doit faire l’objet d’un dialogue.
Le 5 février sur les ondes de la radio algérienne, M. Takdjout a évoqué la question de l’augmentation du SNMG, dont la dernière revalorisation remonte à mai 2020, lorsque le salaire minimum est passé de 18 000 à 20 000 dinars par mois.
Il a indiqué que le président de la République « n’est pas insensible à ce problème ». Il a rappelé qu’« au 1er mai (2024, ndlr), nous avons exprimé une demande d’augmentation du SNMG et il était très réceptif. Je pense que c’est dans l’agenda et dans la réflexion du président de revoir le SNMG très prochainement ».
Lors de son interview accordée à El Watan, le Secrétaire général de l’UGTA a été également abordé la question de l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens. « Pour nous, cette question doit être discutée en bipartite ou en tripartite pour savoir quelle est la partie salariale qui aidera à relever le pouvoir d’achat et définir aussi les mécanismes qui doivent être mis en place à cet effet », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : « L’augmentation du SNMG, sans la mise en place d’autres mécanismes, engendrera beaucoup de problèmes, dont l’inflation. C’est pourquoi il faut étudier le côté fiscal, maîtriser les prix et réguler le marché. Il faut avoir une réflexion globale sur cette question. »
« Je ne suis pas le comptable du gouvernement. C’est lui qui doit engager cette réflexion. Ce n’est ni moi ni le président de la République qui donnent le cap et fixent la ligne directrice. C’est aux acteurs de l’Exécutif de traduire tout cela sur le terrain. Nous, en tant que syndicat, on se limite à ce rôle d’éclaireur et de donneur d’alerte, tout en faisant un effort de réflexion », a déclaré M. Takdjout.