La compagnie aérienne nationale Air Algérie a pris une nouvelle décision concernant les expulsions de ressortissants algériens en situation irrégulière en France. La compagnie exige désormais un laissez-passer consulaire même si la personne expulsée dispose d’un document d’identité valide, selon une note interne de l’état-major de la Police française, consultée ce lundi 17 février par le média français Journal du Dimanche (JDD).
Le laissez-passer consulaire est un document nécessaire pour l’expulsion d’un ressortissant algérien qui ne possède pas de passeport biométrique en cours de validité. « Air Algérie exige désormais des laissez-passer consulaires » pour toute expulsion, même lorsque ces individus sont détenteurs de pièces d’identité en cours de validité.
Face à cette mesure, le ministère français de l’Intérieur a demandé aux responsables des aéroports de « renforcer leur vigilance ». En cas de refus d’embarquement par Air Algérie pour absence de laissez-passer consulaire, un document attestant ce refus devra être exigé au chef d’escale de la compagnie. « Si ce dernier refuse de fournir un tel écrit, son identité devra être relevée systématiquement », indique la note interne de la police française.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé récemment sur la question des expulsions, en réclamant de la France de respecter les procédures légales lors de l’exécution des expulsions. « Nous avons d’ailleurs accordé 1.800 laissez-passer consulaires l’année dernière. Mais il faut respecter les procédures légales », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec le journal L’Opinion. Il a aussi souligné que « peu d’entrées illégales » sont enregistrées et que « la plupart de mes compatriotes arrivent en France avec des visas pour étudier ou exercer comme médecins, avocats ou ingénieurs, sans que cela pose de problème aux autorités ».