L’Agence internationale de l’énergie (AIE) table sur une « forte croissance » de la demande de pétrole en 2025, tirée par des prix bas et la consommation des pays hors OCDE, selon son rapport publié jeudi.
La demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1,1 million de barils par jour (mb/j) en 2025, pour s’établir à quasiment 104 mb/j.
L’AIE est plus prudente que l’alliance des producteurs de pétrole, l’OPEP+, qui a indiqué mercredi tabler sur une demande à 105 mb/j en 2025.
L’augmentation de la demande prévue par l’AIE entre 2024 et 2025 est 27% plus élevée que celle observée entre 2023 et 2024. Elle est tirée par les pays hors OCDE – 2% d’augmentation entre 2024 et 2025 – avec l’Inde suivie de la Chine.
La demande des pays de l’OCDE, quant à elle, « devrait retrouver son déclin structurel, après une augmentation modeste l’année dernière ».
La production de pétrole a « plongé en janvier à cause d’un froid extrême affectant la production nord-américaine et du déclin de la production nigériane et Libyenne » notamment, selon l’AIE.
De nouvelles sanctions américaines prises contre le secteur énergétique russe depuis le 10 janvier 2025 et contre l’Iran depuis le 6 février ont participé à cette baisse. S’y ajoutent les nouveaux droits de douane visant les importations de brut américain en Chine et les menaces brandies par les États-Unis contre le Canada et le Mexique.
La production devrait tout de même graduellement augmenter en 2025, passant de 103,1 mb/j au premier trimestre jusqu’à 105,5 mb/j au cours de l’année. Elle pourrait être tirée par les pays de l’OPEP+, qui injecteraient 30 kb/j supplémentaires entre le début et la fin 2025, selon l’AIE.
L’alliance élargie des pays producteurs de pétrole a confirmé mercredi son calendrier d’augmentation progressive de sa production de brut à partir d’avril.
Une fièvre a bousculé les marchés en janvier 2025 avec une augmentation de 8 dollars le baril. Elle s’est rapidement éteinte avec « les préoccupations (autour) de l’économie mondiale et la faible croissance de la demande » ainsi que le « cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas (qui) ont apaisé les tensions sur le marché ».
Les prix du pétrole brut s’inscrivent dans une tendance de prix baissière, avec un repli de 20 dollars le baril en un an et demi.