Le projet de construction d’un barrage hydraulique à Sidi Khelifa, situé entre les communes d’Aït Chafaâ et Azzeffoun, à environ 60 kilomètres au nord-est de Tizi Ouzou, peine à avancer. Lancé en avril 2018 avec un délai contractuel de 40 mois, son taux de réalisation n’est pour l’instant que de 25 %.
Lors d’une récente visite sur le site, le wali de Tizi Ouzou, Aboubakr Esseddik Boucetta, a constaté l’état d’avancement du chantier. Selon ses observations, « le chantier n’avance presque plus et la livraison de l’ouvrage ne se fera sans doute pas avant plusieurs mois si ce n’est des années. »
Destiné à approvisionner en eau potable 286 villages répartis sur douze communes et à contribuer à l’irrigation, ce barrage d’une capacité de 35 millions de mètres cubes devait bénéficier à plusieurs localités, notamment Ifigha, Idjer, Aït Ziki, Bouzeguène, Illoula Oumalou, Iferhounen, Illilten, Imessouhal, Iflissen, Souamaâ, Mekla et Aït Khelilli.
Cependant, des contraintes administratives et des oppositions de citoyens ont ralenti considérablement les travaux depuis leur lancement. Les représentants de l’entreprise en charge du projet ont, lors de la visite du wali, formulé des attentes pour « accélérer la cadence des travaux et permettre la livraison du projet dans les délais impartis », selon un communiqué de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Il convient de rappeler que le projet de réalisation du barrage Sidi Khelifa avait été attribué en 2018 au groupe ETRHB Haddad qui s’était associé avec une entreprise turque, Gunsayil, avait annoncé la direction des ressources en eau de la wilaya de Tizi Ouzou le 18 mars de la même année, précisant que le montant alloué à la réalisation de ce barrage est de 8,4 milliards de dinars. Le début des travaux étaient annoncés pour la saison estivale de 2018.
Cependant, une année plus tard, en 2019, l’homme d’affaires Ali Haddad, propriétaire de l’ETRHB, avait été arrêté, jugé et condamné à la prison pour des affaires de corruption, provoquant, ainsi, le blocage de tous les projets du groupe, la saisie et la confiscation par la justice de tous ses biens.
Le retard que connait le projet du barrage de Sidi Khelifa n’est pas isolé. D’autres barrages programmés dans la wilaya de Tizi Ouzou connaissent des situations similaires. Le barrage de Souk N’tleta, implanté sur l’oued Bougdoura dans la commune de Tadmaït, est l’un des projets les plus importants.
Lancé en 2014, il est conçu pour contenir 100 millions de mètres cubes d’eau, destinés à alimenter en eau potable et industrielle des zones des wilayas de Tizi Ouzou et Boumerdès. À ce jour, le taux d’avancement des travaux atteint 82 %, mais la livraison, prévue initialement à une date antérieure, a été reportée à 2025.
Un autre projet, encore au stade de l’étude, est celui du barrage de Bounachi, prévu sur l’oued Rabta dans la commune de Mekla. Avec une capacité de 22 millions de mètres cubes, il vise à alimenter en eau potable Mekla et les communes voisines, notamment Aït Khelilli, Souamaâ et Illoula Oumalou.
