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Augmentation de l’allocation touristique : Un cabinet de conseil suggère le montant de 700 euros

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, dimanche 6 octobre, « l’augmentation substantielle du montant de l’allocation touristique pour en faire profiter les citoyens voyageant à l’étranger, une fois par an ».

L’allocation touristique a été instituée par l’instruction de la Banque d’Algérie n 08-97 relative au droit de change pour voyage à l’étranger fixant le montant annuel du droit de change pour dépenses liées à des voyages à l’étranger à la contre-valeur en devise de 15.000 DA, est en vigueur depuis 1997 et ce seuil n’a jamais été changé depuis cette date.

Le fondateur du cabinet Finabi Conseil, Chabane Assad, a publié une analyse sur son compte LinkedIn intitulée : « Allocation touristique en Algérie : Quel montant par personne ? Comment financer cette dépense en devise sans altérer les réserves de changes? »

« Les flux touristiques « sortants » en 2023 ont avoisiné les 5.851.189 personnes. A titre d’exemple, 1,9 millions d’algériens ont visité la Tunisie entre le premier janvier et le 20 août 2024″, souligne M. Assad, qui explique que « l’allocation actuelle n’est pas suffisante pour que ces touristes algériens passent des séjours à l’étranger dignement. »

Selon lui : « La décision d’augmentation de l’allocation touristique est optimale car elle portera un coup de massue au marché informel des devises, source de blanchiment, d’évasion fiscale et de spéculation. »

« Cependant, son montant doit être mesuré avec précision pour répondre au besoin réel afin d’assécher la demande qui nourrit actuellement le marché informel. Si son montant est excessif, il y a un risque que cette allocation devienne un moyen d’épargne alternatif des ménages. Le secteur bancaire perdrait une partie de ces ressources stables nécessaires pour financer l’économie réelle », a-t-il expliqué.

« L’allocation touristique actuelle en Algérie est négligeable. 15 000 DZD par individu par an représentant à peine 100 euros est irrationnel car pour financer leurs séjours, les algériens se fournissent au niveau du marché parallèle. Juridiquement, transiger des devises en dehors de la sphère légale est considéré comme un crime », a précisé le fondateur de Finabi Conseil.

Et d’ajouter : « Une solution s’impose! Quel montant? », a-t-il ajouté, en rappelant : « En Tunisie, l’allocation touristique est de 1.800 euros par individu/an. En Libye et Egypte : 10 000$ individu/an. »

« Nous estimons qu’un montant de 700 euros par individu/an sera adéquat comme première étape pour financer la demande à sa juste valeur », a-t-il suggéré, et de préciser : « Ce calcul est inspiré du besoin d’un ménage (les parents et deux enfants) qui passe un séjour d’une semaine en Tunisie. »

« Avec une allocation touristique de 700 euros par adulte et la moitié par enfant, 2.050 euros par ménage sont suffisants pour passer un séjour agréable. La demande sur le marché parallèle s’effondrera », a-t-il détaillé.

Selon lui : « Le montant prévisionnel annuel de l’allocation touristique ne sera pas de 4,095 milliards d’euros ( 5,8 millions de touristes sortants * 700 euros). Il ne dépasserait pas les 3 milliards d’euros car dans ce stock de touristes, il y a des touristes qui effectuent plusieurs voyages par an. Il y a les mineurs dont l’allocation ne doit pas dépasser la moitié. »

Comment financer ce besoin de 3 milliards d’euros?, M. Assad préconise deux mécanismes :

-Les flux transférés par le circuit formel par la diaspora ne doivent pas alimenter les réserves de change. Ils doivent être affectés à la satisfaction de cette demande. Ils ont été 1,868 milliard de dollars en 2023. Une partie de la demande sera satisfaite par ces flux.

-L’ informel doit être combattu en criminalisant les transactions sur ce marché. Les bureaux de change agrées auront comme tache de récolter les flux physiques (espèces en devises) de la diaspora et des non résidents. La partie restante de la demande sera financée par ce mécanisme.

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