L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, s’est exprimé hier sur le brulant sujet des accords algéro-français de 1968 prenant la défense de l’Algérie « qu’on tente de faire passer pour le bouc émissaire ».
En effet, de Villepin a parlé du sujet brûlant de l’immigration et a défendu l’Algérie, qu’il qualifie de «pays ami et frère » , lors d’un entretien accordé à FranceInfo, hier.
Invité de l’émission du « 8 h 30 FranceInfo », Dominique de Villepin revient sur le sujet de
l’immigration qui a fait beaucoup de bruit ces derniers jours en France.
Après l’annonce de Michel Barnier de vouloir « gérer » l’immigration en France, plusieurs hommes politiques français ont levé le ton pour dénoncer la révision des accords de 1968 avec l’Algérie, qui facilitent l’immigration des ressortissants algériens en France. Le plus virulent de ces hommes politiques français est certainement le ministre de l’Intérieur qui en fait une « véritable croisade contre les Algériens ».
Aujourd’hui, Dominique de Villepin revient sur ce dossier, mais aussi sur l’annulation de la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France. Dans ce sillage, il rappelle que « cela fait de longs mois, pour ne pas dire années, que l’on voit la relation avec ce grand pays ami frère qu’est l’Algérie, se dégrader jour après jour ».
L’ancien Premier ministre sous Chirac regrette, aujourd’hui, « la tentation, en France, de faire de l’Algérie le bouc émissaire d’un certain nombre de problèmes », notamment en matière d’immigration, car pour lui, « l’Algérie n’a pas à en porter le chapeau et nous avons à trouver avec les Algériens des réponses et des solutions ».
Sur les accords de 1968, qui permettent aux Algériens d’obtenir un statut particulier en France, Dominique de Villepin met en question les motifs évoqués par l’extrême droite française et assure «vouloir brandir aujourd’hui le symbole de l’accord de 1968, dont nous savons tous qu’il est une des conséquences des accords d’Évian. C’est vouloir ouvrir une guerre avec l’Algérie ? Une guerre des mémoires ? Tout cela est absurde, il y a d’autres chemins ».
De Villepin appelle au dialogue avec l’Algérie pour régler le problème du retour des ressortissants algériens détenus aux centres de rétention administrative. Sur FranceInfo, Dominique de Villepin revient sur les prises de position de Paris sur le plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental et s’est montré critique envers la décision française.