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Interdiction d’El Mordjene : le directeur commercial de Cebon s’exprime

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La pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon, rendue populaire par les réseaux sociaux, a été interdite d’importation dans l’Union européenne. L’interdiction a été confirmée, le 17 septembre, par le ministère français de l’agriculture, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête «afin de déterminer les mécanismes de contournement qui ont pu permettre jusqu’à présent la mise sur le marché de cette marchandise».

Dans une interview accordée au journal El Watan de ce jeudi 26 septembre, Ouzlifi Amine, le directeur commercial et porte-parole de l’entreprise Cebon, fabricant de la pâte tartiner El Mordjene, basée à Fouka dans la wilaya de Tipasa, est revenu sur l’interdiction en France et le succès international de leur produit phare.

De prime abord, le directeur commercial a souligné que Cebon « n’a pas été saisie officiellement par un organisme européen. » « Les opérateurs exportateurs de nos produits, notamment la pâte à tartiner, avaient été saisis sur l’interdiction d’accès de notre produit en France, et donc par ricochet au marché européen », a-t-il précisé.

« Auparavant, à la demande des opérateurs algériens, nous avons fourni tous les documents exigés par la réglementation afin de permettre à notre produit d’être commercialisé en Europe. C’est à partir de là que l’interdiction a été décidée », a expliqué Amine Ouzlifi, et d’ajouter : « Il n’en demeure pas moins que des demandes émanant d’autres pays d’Asie, d’Afrique, des pays arabes, de Russie ne cessent d’affluer. Nos produits sont demandés partout dans le monde. »

La décision d’interdire El Mordjene dans l’Union européenne a rendu service à la société. Selon M. Ouzlifi, « la décision de la France et de l’UE nous a énormément servis. » « Nous sommes mobilisés pour améliorer la qualité de nos produits et satisfaire les besoins des marchés », a-t-il dit, et d’ajouter que « cette décision a le mérite de nous permettre de mieux nous imprégner du volet juridique inhérent à l’exportation de nos produits. »

Le directeur commercial de Cebon est également revenu sur la poudre de lait importée de France entrant dans la composition de la pâte à tartiner. « Les spécialistes français ont relevé que notre marchandise a été fabriquée à base de lait. Je pense qu’ils ont ignoré que la poudre de lait contenue dans notre pâte à tartiner provient de France. Donc, ce n’est pas une poudre de lait algérienne qui est exportée en Europe », a-t-il expliqué. « Cette interdiction a dévoilé beaucoup de choses », a-t-il dit.

« La décision de la France nous a en quelque sorte éveillés »

« C’est à nous de trouver les meilleurs moyens pour abattre les obstacles. D’ailleurs, les bureaux des différents ministères : Commerce, Agriculture, Industrie sont ouverts pour nous expliquer les aspects juridiques relatifs aux opérations d’exportation. Même les transitaires, la Douane algérienne se sont montrés disponibles pour nous éclairer sur certains points, afin de nous permettre de faire entrer nos produits sur le marché européen. La décision de la France nous a en quelque sorte éveillés », a indiqué M. Ouzlifi.

Interrogé sur un prétendu conflit d’intérêt avec Nutella, le directeur commercial de Cebon a rendu hommage à cette entreprise italienne, en expliquant qu' »avec notre produit El Mordjene la pâte à tartiner, nous n’avons la prétention de dire que le nôtre est meilleur que celui de Nutella, ou de toute autre marque. »

« Ce qui est important pour El Mordjene, je le répète, c’est de fabriquer un produit qui satisfait les besoins du consommateur. Maintenant, si notre pâte a fait le buzz sur les marchés du monde entier, c’est grâce à sa qualité et son goût », a-t-il indiqué, soulignant que les produits de Cebon, fabriqués à base de noisette fraîche, blanche et noire, ont connu un succès en un laps de temps très court. Selon lui, la Société s’attendait au succès, en raison de la qualité et du goût de notre pâte à tartiner, mais pas en un temps record. 

L’entreprse s’est adaptée aux exigenences des marchés national et étranger. Sa production ne s’est pas arrêtée après le blocage à l’exportation vers la France et les marchés de l’UE de nos deux produits. « (…) En dépit de tout le succès enregistré, nous gardons toujours les pieds sur terre. Nous n’avons pas investi dans la publicité pour nos produits », a dit M. Ouzlifi.

« C’est la solidarité nationale envers El Mordjene, depuis le simple citoyen jusqu’au sommet de l’Etat algérien, qui nous encourage à persévérer. Le soutien et l’encouragement des hautes autorités de l’Etat, de la wilaya de Tipasa, des industriels algériens, des associations, des youtubeurs et des citoyens anonymes auront été un élément qui démontre l’état d’esprit de l’Algérien, quand il s’agit de défendre les produits «made in Algeria' », a-t-il dit.

« Chacun propose ses idées techniques et juridiques pour trouver les solutions dont a besoin notre société. Nous nous attelons à respecter notre feuille de route, avec cette obstination de créer un produit qui plaît aux consommateurs. «Avec les produits El Mordjene, tu resteras toujours heureux (ferhane, ndlr)», c’est notre slogan », a-t-il conclu.

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