La région des Aurès, à l’Est de l’Algérie, est réputée pour sa production de pommes, notamment dans les wilayas de Khenchela et Batna. Au cours de la saison agricole 2022-2023, ces deux wilayas ont produit respectivement 1,8 million de quintaux et 1,3 million de quintaux.
Ces récoltes ont été réalisées sur des superficies de 6 000 hectares à Khenchela et 4 535 hectares à Batna. À Khenchela, les superficies pomicoles sont réparties sur 5 communes situées dans les régions montagneuses de la wilaya, à savoir Bouhmama, M’sara, Yabous, Tamza, Chelia, Remila et Khirane. À Batna, les principaux pôles de la culture de la pomme se trouvent à Ichemoul, Timgad, Tazoult, Arris et Theniet El Abed.
Bien que la culture de la pomme connaisse une certaine relance ces dernières années, notamment après la décision prise par l’Algérie d’interdire l’importation de ce fruit en 2016 pour encourager la production locale, les prix restent très élevé, se situant à plus de 600 dinars le kilo.
« On cède la meilleure qualité entre 200 et 250 DA le kilo »
Cette question des prix élevés de la pomme locale a été abordée par Yacine Nasri, président de la coopérative « Pomme Bouhmama », créée il y a trois ans et qui compte 120 membres (producteurs de pommes). Dans un reportage à Khenchela diffusé le 2 septembre, TV5 Monde a rencontré le responsable de la coopérative des producteurs, qui impute les prix trop élevés à la longue chaîne de distribution.
« On cède la meilleure qualité entre 200 et 250 DA le kilo. Il y a une longue chaîne de distribution qui ramène le prix à 600, 700, voire 800 DA, notamment dans les périodes hors saison », a-t-il expliqué.
M. Nasri a mis en avant la bonne dynamique que connaît la filière de la pomme en Algérie ces dernières années. « On a opté pour cette nouvelle technique de culture des plantations intensives. On plante aujourd’hui 3 000 plants à l’hectare », a souligné le président de la coopérative, en montrant un verger planté en avril 2023 et qui est en pleine production avec 3 à 4 kilogrammes par arbre.
Selon lui, avec cette nouvelle technique de culture « on peut aller sur le marché le plus vite possible et multiplier la production nationale dans les plus brefs délais ». Ce mode de plantation est venu de Pologne et vulgarisé par des opérateurs locaux, dont la coopérative de la Pomme de Bouhmama.