Les prix du pétrole restaient atones vendredi, malgré la décision de plusieurs pays de l’Opep+ de repousser de deux mois l’augmentation de leur production, initialement prévue dès octobre, une annonce qui ne suffit pas à occulter les craintes sur l’économie mondiale et la demande américaine et chinoise.
Vers 08H50 GMT (10H50 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, grappillait 0,01% à 72,70 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, cédait 0,07%, à 69,10 dollars peu après avoir évolué en terrain positif.
« Les craintes accrues de récession » maintiennent le pétrole « autour de ses niveaux les plus bas depuis décembre, malgré le report par l’OPEP+ de son projet d’augmentation de l’offre pour le mois d’octobre », a commenté Han Tan, analyste chez Exinity.
Sous pression face à la récente chute des cours, huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) ont convenu jeudi de « prolonger de deux mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour », a annoncé l’alliance dans un communiqué.
En juin, l’OPEP+ avait initialement annoncé qu’ils reviendraient progressivement sur ces réductions, au rythme de 180.000 barils par jour ajoutés chaque mois à partir d’octobre.
« Le changement de stratégie (de l’OPEP+) n’a pas suffi à compenser les fortes pertes de prix du brut observées ces dernières semaines », a souligné Ole Hvalbye, analyste chez SEB.
Le Brent comme le WTI stagnent à leurs plus bas prix depuis décembre.
« Bien que cette décision de l’OPEP+ puisse limiter la baisse immédiate des prix du pétrole, les deux références mondiales du brut auront probablement du mal à enregistrer des gains significatifs tant que les craintes liées à la demande persisteront »a noté M. Tan.
Le marché reste en effet focalisé sur le moindre indice économique morose venant des États-Unis, qui pourrait alimenter les craintes de récession.
En parallèle, « de profondes inquiétudes persistent, notamment en ce qui concerne la Chine, qui représente généralement environ 40% de la croissance annuelle de la demande mondiale », a relevé M. Hvalbye.
La Chine, deuxième consommateur mondial de brut, est au centre des préoccupations des investisseurs depuis le ralentissement de la croissance au deuxième trimestre.
AFP