Le navire Fanaria, battant pavillon panaméen, est immobilisé depuis le 11 juillet, port d’Annaba, suite à un incident survenu lors du chargement de sa cargaison d’acier. Six billettes d’acier se sont détachées, perçant la coque du navire.
Lors des opérations de chargement de 15 000 tonnes d’acier, six billettes sont brutalement tombées d’une hauteur de huit mètres, perçant la coque au-dessus du réservoir de fuel, créant ainsi une brèche d’environ 50 cm², rapporte le journal El Watan dans son édition de ce dimanche 4 août.
Le propriétaire du navire a immédiatement saisi la compagnie Stevedoring, exigeant une réparation dans les plus brefs délais et la tenant responsable des dommages subis et des retards occasionnés. L’affréteur Shayar LTD, mandaté par l’exportateur Algerian Qatar Steel (AQS), s’est efforcé de trouver une solution à cette situation critique.
Contactée pour intervenir, l’entreprise de réparation navale Erenav de Béjaïa a décliné la demande, invoquant l’impossibilité de réaliser les travaux préliminaires requis au port d’Annaba, détaille le même journal.
« Nous avons le regret de vous informer que nous ne pouvons pas donner une suite favorable à votre sollicitation car on ne peut pas réaliser les travaux d’approche liés à cette prestation au port de Annaba », a précisé le directeur de l’unité Erenav de Béjaïa, cité par la même source.
Face à l’urgence de la situation, AQS s’est tourné vers son partenaire national, Sider El Hadjar, sollicitant son expertise en chaudronnerie. Les équipes qualifiées de Sider El Hadjar ont rapidement entrepris les réparations nécessaires. Une tôle en acier marin de grade A, matériau spécifiquement conçu pour résister aux environnements marins, a été soudée sur la brèche afin de permettre au navire de reprendre la mer en toute sécurité, en attendant des réparations définitives par un chantier naval spécialisé.
Malgré les réparations provisoires effectuées et l’engagement formel du commandant à achever les travaux dans le prochain port d’escale en Turquie, les autorités maritimes et portuaires ont maintenu leur refus de délivrer une autorisation de départ au navire Fanaria. Cette situation critique met en péril les intérêts d’AQS, qui risque de perdre un important contrat commercial avec un client européen en raison des retards de livraison de la cargaison, évaluée à 7,6 millions de dollars.
Face à l’escalade des frais de stationnement (surestaries), s’élevant à 12 000 dollars par jour, AQS a adressé, le 1er août, une demande urgente aux autorités maritimes, mettant en évidence les conséquences économiques désastreuses de ce blocage.
« Comme vous le savez, notre navire a subi un dommage qui a été réparé pour une navigation totalement sécurisée temporairement, confirmée et approuvée par le commandant de bord. Votre accord est très important au regard des immenses pertes économiques que nous sommes en train de subir sous forme de surestaries qui ont déjà atteint le jeudi 56 000 dollars à cause du blocage », a écrit AQS, selon El Watan, qui note que jusqu’à hier (samedi 3 août), le navire Fanaria est toujours immobilisé au port d’Annaba, dans l’attente d’une autorisation pour lever l’ancre.
