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Zitouni répond à l’UE : « l’Algérie est un pays souverain »

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Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a affirmé que l’Algérie n’avait pas cessé les importations, mais avait, plutôt, adopté le principe de rationalisation de ses importations parallèlement à l’évolution de la production nationale, soulignant que « l’Algérie est un pays souverain » et « ne tolère point de diktat ».

Le ministre s’est exprimé dans une interview accordée à la Télévision algérienne, en marge de l’ouverture de la 55e Foire internationale d’Alger (24-29 juin), avec la participation de près de 700 exposants nationaux et étrangers.

Il a indiqué que « l’Algérie n’a pas cessé les importations, mais ce que nous produisons, nous ne l’importerons pas », précisant que « Nos importations annuelles sont estimées à 45 Mds USD dont plus de 22 Mds USD provenant de l’Union européenne », a-t-il fait savoir, soulignant que « l’Algérie a rationalisé l’importation et ne l’a pas arrêté, ce qui serait inconcevable ».

Citant l’autosuffisance réalisée par l’Algérie cette année en matière de blé, le ministre a expliqué qu’elle permettra au pays d’économiser 1,2 Mds USD et réduire la facture d’importation en cette matière.

« L’Algérie est un pays souverain, qui n’a pas de dette extérieure et ne tolère point de diktat » a-t-il poursuivi, ajoutant que « nous avons des partenaires avec qui nous travaillons, soit les pays avec lesquels nous avons des partenariats bilatéraux, l’Union européenne ou les espaces auxquels nous appartenons sur le plan africain ou arabe ».

Il a rappelé, dans ce sens, les déclarations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a affirmé que « l’Algérie est un pays qui fait partie de ce Monde et non un village isolé. Il existe une volonté des entreprises nationales de développer la production nationale ».

M. Zitouni a, enfin, noté que la politique de rationalisation des importations et la préservation de la production locale n’est pas une politique algérienne seulement, mais elle adoptée par tous les pays du monde, à l’instar des Etats-Unis, de la Chine et d’autres entités économiques tel l’Union européenne.

Commerce : L’UE engage un bras de fer avec l’Algérie

Les mesures prises ces dernières années les autorités algériennes pour réguler les importations et les investissements, n’ont pas plu à l’Union européenne qui a engagé un bras de fer avec l’Algérie.

Vendredi 14 juin, Bruxelles a ouvert une procédure contre l’Algérie, lui reprochant de restreindre depuis 2021 les exportations et les investissements de l’UE et a réclamé des consultations avec les autorités algériennes.

« L’UE a lancé une procédure de règlement des différends contre l’Algérie », a annoncé la Commission européenne dans un communiqué. « L’objectif est d’engager un dialogue constructif en vue de lever les restrictions dans plusieurs secteurs allant des produits agricoles aux véhicules automobiles », a précisé l’exécutif européen.

Bruxelles dénonce en particulier « un système de licences d’importation ayant des effets équivalents à une interdiction d’importation, des subventions conditionnées à l’utilisation de pièces fabriquées localement pour les constructeurs automobiles et un plafond de la participation étrangère dans les entreprises important des biens en Algérie ».

« Compte tenu des efforts infructueux pour résoudre la question à l’amiable, l’UE a pris cette initiative pour préserver les droits des entreprises et exportateurs européens exerçant en Algérie qui sont affectés. Les mesures algériennes nuisent également aux consommateurs algériens en raison d’un choix de produits indûment restreint », indique la Commission européenne.

L’UE considère que les mesures restrictives introduites par Alger depuis 2021 violent ses engagements dans le cadre de l’Accord d’association UE-Algérie. Cet accord a été signé en 2002 et est entré en vigueur en 2005. Il établit un cadre de coopération dans tous les domaines, y compris le commerce.

Selon l’AFP, la procédure annoncée vendredi est prévue dans le cadre de cet accord. Si aucune solution n’est trouvée, l’UE sera en droit de demander la mise en place d’un panel d’arbitrage. Tous les accords commerciaux de l’UE incluent un mécanisme de règlement des différends.

En 2023, l’Union européenne représentait environ 50,6% du commerce international de l’Algérie. Ces dernières années, la valeur totale des exportations de l’UE vers l’Algérie a régulièrement diminué, passant de 22,3 milliards d’euros en 2015 à 14,9 milliards d’euros en 2023, selon des chiffres communiqués par la Commission européenne.

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