Renault Algérie Production (RAP) est prête pour redémarrer la production de véhicules de la marque française. C’est ce qu’a annoncé, ce jeudi 16 mai, Remi Houillons, le directeur général de l’usine située à Oued Tlelat dans la wilaya d’Oran.
« Nous sommes prêts et impatients de pouvoir redémarrer », a écrit Remi Houillons dans un post sur le réseau social LinkedIn. « Avec déjà près de 15 milliards de dinars investis pour la réalisation de l’usine et des travaux de mise en conformité avec la législation en vigueur, Renault Algérie Production est prêt pour redémarrer et servir ses clients au plus vite », a-t-il indiqué dans son post, accompagné d’une vidéo de l’usine.
Et d’ajouter : « Avec des équipes toujours motivées et compétentes, nous sommes prêts à relever les défis qui se présentent et se projeter vers l’avenir. Notre engagement envers l’innovation est indéniable. Notre volonté de développer le tissu fournisseurs et les expertises locales est forte. »
« Dotée d’une usine connectée, équipée de nouvelles technologies et d’une unité de recherche et développement, Renault Algérie Production ambitionne d’être un acteur majeur dans la transformation technologique de l’industrie automobile en Algérie », a souligné le responsable de l’usine.
« Nous nous engageons à fournir des produits de haute qualité répondant aux normes internationales et toujours dans le soucis du respect des attentes de nos clients », a-t-il indiqué, et d’ajouter : « Nous sommes prêts à contribuer au renouveau de l’industrie automobile en Algérie. »
L’usine RAP, inaugurée en novembre 2014, est le fruit d’une joint-venture entre Renault, Holding Madar, et le Fonds National d’Investissement (FNI), détenant respectivement 49%, 34%, et 17% des parts.
Il est à rappeler que lors de son lancement, la Société Nationale de Véhicules Industriels (SNVI) détenait les 34% des actions de l’usine avant de les céder en 2022 à Madar. L’usine, implantée sur 150 hectares à Oued Tlelat, près d’Oran, avait atteint une capacité de production de 72.000 véhicules (Clio, Symbol et Dacia Sandero) en 2017.
Cependant, elle a connu un arrêt quasi-total, consécutivement à la suspension de l’importation des kits SKD-CKD en 2020, une décision prise par les autorités. La production avait repris timidement en 2021 suite au déblocage d’un stock de kits (pour un peu plus de 5.000 véhicules). La production s’est de nouveau arrêtée.
Cette suspension a incité l’usine à entamer une phase de mise en conformité afin de répondre aux nouvelles exigences réglementaires du secteur automobile en Algérie.
Le cahier des charges relatif à l’Industrie automobile a été révisé pour promouvoir le développement de l’industrie locale et encourager la production nationale. Dans ce contexte, l’usine RAP s’efforce de s’aligner sur ces nouvelles normes.
Lors d’une visite à Oran en septembre 2023, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, avait évoqué le retour des constructeurs automobiles français en Algérie.
« Pour les constructeurs français, ils attendront le jour où on décidera », avait déclaré le ministre, au cours d’un point de presse au niveau de l’usine Fiat, du groupe Stellantis, qui a été inaugurée le 11 décembre dernier dans la zone industrielle de Tafraoui.
Dimanche dernier (12 mai), le ministre Ali Aoun, qui était l’invité du forum économique du quoditien El Moudjahid, a été interrogé sur les usines de montages de véhicules fermées depuis plusieurs années.
Le ministre a qualifié ces unités de « simples hangars qui ne servent à rien » à l’exception de l’usine Renault à Oran, à propos de laquelle il a dit qu’ »elle gagnerait à être améliorée du point de vue technologie ».
Plus de 159.000 véhicules importés au titre des quotas accordés pour 2023
En novembre 2022, l’Algérie avait fixé de nouvelles conditions pour l’exercice des activités de construction automobile et d’importation de véhicules neufs. Et c’est en mars 2023 que les premiers agréments ont été octroyés aux concessionnaires de véhicules neufs.
Au 18 avril dernier, 159.037 véhicules ont été importés au titre des quotas accordés pour 2023 à 24 concessionnaires, dont 137.982 véhicules de tourisme, utilitaires et légers, a fait savoir le ministre Ali Aoun.
La marque Fiat, du groupe Stellantis, était la première à importer des véhicules neufs sur le marché algérien après de longues années de fermeture. La marque italienne a importé 97.000 véhicules après une année d’activité (mars 2023-mars 2024).
En décembre 2023, le groupe Stellantis a inauguré l’usine de production de véhicules Fiat implantée dans la zone industrielle de Tafraoui, wilaya d’Oran. L’usine devrait produire 40.000 véhicules en 2024 et atteindrait une capacité de production 90.000 véhicules une fois l’extension de l’usine achevée, dont les travaux ont été lancés en mars dernier.
Le constructeur chinois Chery, qui a lancé ses activités sur le marché algérien, en novembre 2023, a annoncé l’investissement de 110 millions de dollars dans la construction d’une usine de véhicules dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj. Cette usine entre en production en octobre prochain.
Geely, un autre constructeur chinois, envisage d’investir 200 millions de dollars dans une usine d’assemblage de véhicules en Algérie, avait annoncé son partenaire local Sodivem le dimanche 10 mars 2024.
« L’usine aura une capacité de production de 50 000 véhicules par an. Le premier modèle qui en sortira en 2026 sera la GX3 », a déclaré le directeur général adjoint de Sodivem, Mohamed Gharbi, cité par Asharq Business, en ajoutant que l’usine sera implantée à l’ouest du pays.
Un autre constructeur chinois, Jac, représenté en Algérie par Emin Auto, prévoit également d’implanter une usine d’assemblage de véhicules dans la wilaya d’Ain Témouchent.