Les cours du pétrole ont baissé vendredi devant les craintes d’un affaiblissement de la demande américaine après des chiffres de l’emploi plus faibles que prévu.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a cédé 0,84% à 82,96 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, a glissé de 1,06% à 78,11 dollars.
Le mois dernier, 175.000 emplois ont été créés aux États-Unis, contre 315.000 en mars et 240.000 attendus par les analystes. Le taux de chômage a lui légèrement augmenté, à 3,9% contre 3,8%.
« Un rapport sur l’emploi plus faible pourrait signifier une croissance économique ralentie et donc abaisser la demande d’énergie », a indiqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates pour expliquer le repli des cours.
Cette réaction à la baisse est déjà intervenue mercredi lorsque le marché a constaté une vive augmentation des stocks américains hebdomadaires de brut associée à une médiocre demande d’essence, pour la quatrième semaine de suite.
Autre facteur du relâchement des cours, « l’apaisement des tensions au Moyen-Orient a aussi atténué les craintes concernant l’approvisionnement », commente Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Les deux références du brut évoluent à leurs plus bas niveaux depuis mi-mars, « les espoirs d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et l’augmentation des stocks de pétrole brut aux États-Unis ayant pesé » sur les cours, note John Plassard, analyste chez Mirabaud.
La chute des prix a cependant alimenté les spéculations selon lesquelles le gouvernement américain pourrait reconstituer les réserves stratégiques de pétrole (SPR) des États-Unis en vue de racheter du pétrole à 79 dollars le baril ou moins.
Entre septembre 2021 et juillet 2023, les États-Unis ont ponctionné quelque 274 millions de barils dans leurs réserves stratégiques, soit environ 44% du total. Au terme de cette phase, les SPR sont tombées à leur plus bas niveau depuis 40 ans.
A l’horizon d’un mois, se profile par ailleurs la réunion des membres de l’Opep+ qui pourraient bien, selon Andy Lipow, « renouveler leurs coupes de production au moins encore pour un trimestre » pour soutenir les cours.
Même écho chez Han Tan, analyste pour Exinity, qui estime que « de nouvelles baisses des prix du pétrole ne feraient que renforcer les arguments en faveur de la poursuite des réductions de la production par l’Opep+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr), dans l’espoir de soutenir les prix du pétrole ».
Les membres de l’Opep+ se réunissent le 1er juin à Vienne, siège de l’alliance, pour décider de leurs niveaux de production.
AFP