Les cours du pétrole ont terminé en hausse modérée, vendredi, les opérateurs prenant des précautions en prévision d’un week-end incertain, après l’attaque d’Israël contre l’Iran.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a grignoté 0,20%, pour clôturer à 87,29 dollars. Il a ainsi mis fin à une série de quatre baisses consécutives. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, il a grappillé 0,49%, à 83,14 dollars.
Les prix avaient initialement grimpé après que des explosions ont été entendues près d’une base militaire de la région d’Ispahan, dans le centre de l’Iran. Le Brent en a profité pour repasser brièvement le seuil symbolique de 90 dollars le baril.
Un haut responsable auprès du Congrès américain a indiqué à l’AFP qu’il s’agissait d’une opération israélienne, riposte à l’offensive aérienne de l’Iran sur Israël, le 13 avril. Mais les autorités Iraniennes n’ont pas accusé directement Israël, qui n’a rien revendiqué.
Selon une source officielle Iranienne, citée par le site d’information en ligne Times of Israël, la république islamique ne prévoit pas, pour l’instant, de réplique. « Après le bond, le marché s’est replié », rassuré par ce qui semble être des dégâts limités et l’absence de déclarations offensives, a commenté Mark Waggoner, d’Excel Futures.
Mais à l’approche de la fin de cette séance mouvementée, les cours sont finalement repassés dans le vert. « Certains opérateurs ne veulent pas démarrer le week-end orientés à la baisse, dans la mesure où l’attaque vient juste de se produire », a expliqué Daniel Ghali, de TD Securities. « L’impression est que les deux camps tentent la désescalade, mais la situation reste très volatile », a poursuivi l’analyste.
« J’ai le sentiment qu’on est à un tournant », avance Mark Waggoner, « parce que les frappes israéliennes ont été très limitées. Ils ne voulaient pas mettre le feu aux poudres. » « A moins d’une escalade significative au Moyen-Orient, nous pensons que la prime de risque géopolitique va se stabiliser et decroître progressivement », a abondé, dans une note, Jorge Leon, du cabinet Rystad Energy.
Pour Mark Waggoner, à cela s’ajoute la détermination du gouvernement américain à éviter une envolée des cours, « parce qu’ils veulent contenir le prix de l’essence », un indicateur auquel les électeurs américains sont généralement très sensibles.
Deux conseillers de la Maison Blanche ont évoqué, cette semaine, la possibilité de puiser dans les réserves stratégiques américaines (SPR) pour approvisionner le marché et soulager les prix de l’or noir.
AFP