La moitié des bâtiments de la bande de Ghaza est endommagée et cette enclave est « inhabitable », après quatre mois d’agressions sionistes barbares, estime l’ONU mercredi.
Il faudra des dizaines de milliards de dollars pour rendre ce territoire à nouveau vivable, souligne un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Les chercheurs de la CNUCED ont établi l’ampleur des dégâts en s’appuyant sur des images satellite à haute résolution et en comparant les images avant et après le 7 octobre.
Le rapport lui-même a été arrêté à fin novembre. Il estime qu’alors, 37.379 bâtiments – l’équivalent de 18% du total des structures de la bande de Ghaza – ont été endommagés ou détruits par les bombardements sionistes.
Et depuis lors, les données satellitaires indiquent que les destructions ont plus que doublé, selon Rami Alazzeh, un économiste de la CNUCED spécialisé dans l’assistance au peuple palestinien et co-auteur du rapport, cité par l’AFP.
« Les nouvelles données indiquent que 50 pour cent des structures à Ghaza sont endommagées ou détruites », a-t-il déclaré. « Ghaza est actuellement inhabitable », a-t-il conclu.
La population « meurt de faim » à Ghaza
La population à Ghaza « meurt de faim », a dénoncé mercredi un haut responsable de l’OMS, au moment où d’importants pays donateurs ont annoncé la suspension de leur aide à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
« C’est une population qui meurt de faim. C’est une population qui est poussée au bord du gouffre », a déclaré le directeur du programme des urgences sanitaires de l’Organisation mondiale de la santé, Michael Ryan, lors d’une conférence de presse à Genève.
« Les Palestiniens à Ghaza sont en catastrophe massive… Si vous demandez si la catastrophe peut s’aggraver, oui absolument », a-t-il ajouté. L’aide humanitaire entre au compte-gouttes dans ce territoire palestinien totalement assiégé par l’entité sioniste.
« Le nombre de calories consommées par les habitants de Ghaza a systématiquement diminué et la qualité de l’alimentation a chuté. Les gens ne sont pas censés survivre avec de l’aide alimentaire pendant des mois et des mois ou des années », a expliqué Michael Ryan.
« Et si vous mélangez le manque de nourriture au surpeuplement ainsi qu’au froid et au manque d’abris, vous obtenez les conditions parfaites pour qu’il y ait une épidémie massive chez les enfants », a-t-il dit.
« A ce jour, plus de 100.000 habitants de Ghaza sont soit morts, blessés, portés disparus ou présumés morts », a indiqué le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, pendant la conférence de presse. « Le risque de famine est élevé et augmente chaque jour », a-t-il dit, alors que les opérations d’aide aux civils de l’Unrwa sont menacées.
Plusieurs pays donateurs, dont les Etats-Unis, ont suspendu leur financement à l’Unrwa. Selon le Dr Tedros, cela aura « des conséquences catastrophiques pour la population à Ghaza ».
L’UNRWA est la « colonne vertébrale » de l’aide humanitaire à Ghaza
Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a prévenu mercredi que l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), demeurait la « colonne vertébrale » de l’aide humanitaire à Ghaza.
« J’ai rencontré hier (mardi soir) des donateurs pour écouter leurs inquiétudes et pour détailler les démarches entreprises pour les régler », a dit le Secrétaire général lors d’une réunion à l’ONU.
Il a affirmé que l’Unrwa était « la colonne vertébrale de toute réponse humanitaire à Ghaza » après que des pays comme les Etats-Unis et le Royaume Uni ont suspendu leurs financements.
Douze pays ont suspendu tout versement futur à l’Unrwa, auprès de laquelle quelque 5,9 millions de Palestiniens sont enregistrés.
L’agence onusienne s’est séparée de son côté de douze de ses salariés. La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la Palestine, Francesca Albanese, a estimé que les pays qui suspendaient leur financement à l’UNRWA « participaient à un génocide ».