Les cours du pétrole ont terminé en progression, mercredi, après l’annonce d’une contraction massive des stocks américains, consécutive à la tempête qui a frappé les Etats-Unis, sur un marché qui se raffermit.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a gagné 0,61%, pour clôturer à 80,04 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui pris 0,96%, à 75,09 dollars.
Les prix étaient hésitants en début de séance, avant que la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) ne leur indique une direction claire.
Les stocks commerciaux ont chuté de 9,2 millions de barils durant la semaine achevée le 19 janvier, soit bien davantage que les 1,4 million que prédisaient les analystes, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg.
Cette ponction conséquente dans les réserves d’or noir tient essentiellement au décrochage de la production, victime d’une tempête hivernale qui a balayé une bonne partie des États-Unis.
Mercredi, la production dans le Dakota du Nord était encore inférieure de 170.000 à 220.000 barils par jour à son niveau habituel, a indiqué à l’AFP le directeur de l’agence de gestion des oléoducs (NDPA) du troisième Etat le plus important en volumes d’or noir.
Au total, les perturbations ont privé le marché américain d’un million de barils par jour durant la semaine considérée, soit sept millions sur la semaine.
S’y ajoute le fléchissement des importations (-25%), qui a réduit les quantités disponibles pour les raffineries, dont le taux d’utilisation est tombé à 85,5%, contre 92,6% la semaine précédente.
Pour Robert Yawger, de Mizuho, si les perturbations avaient été anticipées par les opérateurs, « on ne s’attendait pas à ce qu’autant de barils manquent à l’appel », l’analyste ayant, pour sa part, tablé sur la moitié seulement.
Au-delà de l’épisode américain, « il semble qu’il y ait un peu plus de trépidation » sur le marché, « un peu plus d’élan vers le haut », fait valoir Eli Rubin, d’EBW Analytics Group, après plusieurs semaines d’aller-retours dans une fourchette limitée.
Même si la dégradation de la situation au Moyen-Orient n’a, pour l’heure, pas diminué les livraisons de pétrole, les analystes de Citi estiment que le contournement de la mer Rouge par nombre de tankers augmente les volumes en mer de 35 millions de barils.
« Ca donne un coup de pouce » aux prix, selon Eli Rubin, qui mentionne également l’attaque d’un dépôt pétrolier russe par l’Ukraine, vendredi, pour justifier le durcissement du marché.
L’analyste s’attend à voir le WTI sortir du couloir compris entre 70 et 75 dollars pour partir vers 80 « dans les semaines à venir ». avant de se replier, faute d’élément de soutien suffisant, sauf à ce que le Moyen-Orient ne connaisse un développement majeur.
AFP