Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse vendredi, poussés par les tensions au Moyen-Orient et les craintes d’une escalade qui pourrait provoquer des ruptures d’approvisionnement, malgré la publication de données pétrolières baissières la veille aux Etats-Unis.
Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 0,57%, à 78,03 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, montait de 0,78%, à 72,75 dollars.
Le pétrole est en passe de terminer sa première semaine de l’année en progression, poussé par « les tensions géopolitiques de plus en plus vives qui alimentant les craintes pour l’offre », explique Han Tan, analyste chez Exinity. « Le marché continue de se concentrer sur la situation au Moyen-Orient et sur les problèmes liés au trafic maritime dans la mer Rouge », précisent les analystes d’Energi Danmark.
En mer Rouge, les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, multiplient les attaques pour freiner le trafic maritime en « soutien » à Gaza. La tension s’est encore accrue au cours des derniers jours après l’élimination du numéro deux du Hamas Saleh al-Arouri au Liban dans un fief du Hezbollah, un mouvement islamiste chiite soutenu par l’Iran et allié du Hamas, et un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique qui a fait plusieurs dizaines de morts en Iran.
« Les investisseurs s’inquiètent de la propagation du conflit à l’ensemble de la région », estime Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est embarqué jeudi soir pour sa quatrième tournée au Moyen-Orient depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas palestinien, lors de laquelle il entend plaider pour une aide accrue pour Gaza et des moyens d’éviter l’embrasement.
La veille, les cours du brut avaient momentanément baissé après la publication des données hebdomadaires sur les réserves commerciales de pétrole aux États-Unis par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Durant la semaine achevée le 29 décembre, les stocks ont diminué de 5,5 millions de barils, mais ceux d’essence ont gonflé de 10,9 millions de barils. La demande d’essence a quant à elle diminué de 1,2 million de barils par jour à 7,9 millions de barils par jour. Celle de fioul a même reculé davantage.
« Bien que l’EIA ait fait état d’une baisse considérable (…) des stocks de pétrole brut », l’augmentation des stocks d’essence a suffi à faire baisser les prix, note Tamas Varga. Mais rapidement, « l’attention s’est à nouveau portée sur les événements au Moyen-Orient », poursuit-il.
AFP