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Le pétrole au plus bas en six mois

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Les cours du pétrole ont repris leur chute mardi plombés par les craintes d’un sur-approvisionnement en brut, par des perspectives économiques mondiales moroses et par une inflation américaine qui ne ralentit pas aussi facilement. Le gaz européen a poursuivi sa baisse jusqu’à un plus bas en près de trois mois.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a lâché 3,66% à 73,24 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, a perdu 3,79% à 68,61 dollars. Les deux références mondiales du brut sont ainsi tombées à leur plus bas niveau depuis fin juin.

L’inflation aux États-Unis a ralenti sur un an à 3,1% (indice CPI) mais a retrouvé de la vigueur sur un mois, en novembre, à +0,1% et +0,3% pour l’inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie.

« L’inflation ne ralentit certainement pas assez pour que la Fed suggère l’éventualité future d’une baisse des taux », a indiqué à l’AFP John Kilduff d’Again Capital.

La banque centrale conclut mercredi une réunion de politique monétaire où un statu quo sur les taux est largement attendu.

« Mais le marché espérait des commentaires plus accommodants sur la suite de la politique monétaire » qui risquent de ne pas se produire vu la tonalité de l’inflation, a expliqué M. Kilduff.

Jerome Powell, patron de la Fed, tiendra une conférence de presse mercredi à 19H30 GMT.

En parallèle, « avec une production américaine toujours élevée et des inquiétudes quant à la santé de l’économie chinoise, les perspectives de la demande à court terme semblent incertaines », souligne James Harte, analyste de Tickmill.

La production américaine de brut est en effet à un niveau record et les États-Unis sont « un exportateur majeur de brut et de produits raffinés, ce qui peut-être un problème pour l’Opec et le maintien des cours, a rappelé John Kilduff.

Les investisseurs s’inquiètent par ailleurs de l’accélération de la déflation en Chine en novembre, en raison de la baisse des prix de l’énergie et de l’alimentation, selon des données officielles publiées samedi par le Bureau national des statistiques (BES).

Pour Tamas Varga, il s’agit du « signe d’une demande atone de la part de la deuxième économie mondiale ».

Les deux références du pétrole ont perdu entre 25 et 28% depuis leurs plus hauts de l’année, atteints fin septembre, lorsque le Brent avait frôlé les 100 dollars le baril.

Côté gaz naturel européen, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s’est replié à 34,860 euros le mégawattheure (MWh), en recul de 3,48%, après avoir touché 34,505 euros le MWh, son plus bas prix depuis septembre.

« Les prix sont freinés par la perspective d’une période prolongée de températures douces », commente Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank, rappelant que le chauffage est le principal moteur de la demande pendant les mois d’hiver.

AFP

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