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Ouverture du capital du CPA : Deux risques détectés, selon un cabinet de conseil

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Le gouvernement a annoncé l’ouverture, à hauteur de 30%, du capital de deux banques publiques au secteur privé. Il s’agit du Crédit Populaire d’Algérie (CPA) et de la Banque de développement local (BDL). L’ouverture du capital de la première devrait intervenir avant la fin de l’année 2023 et pour la seconde, ce sera en 2024.

Dans une note d’analyse intitulée « Ouverture du capital du Crédit Populaire d’Algérie (CPA): Risques détectés et ébauche d’un plan d’action », le cabinet de conseil Finabi Conseil a rappelé que « les autorités algériennes font de l’ouverture du capital des banques publiques au secteur privé le symbole de leur détermination à moderniser et assainir le secteur bancaire national. Elles prévoient d’ailleurs d’ouvrir le capital du CPA aux investisseurs privés à hauteur de 30%. »

Toutefois, Finabi Conseil a détecté deux risques significatifs à maitriser pour réussir la levée des fonds escomptés. Le premier est le « Risque culturel ». « Le poids de l’intermédiation financière (intérêts encaissés sur les actifs bancaires – intérêts payés sur les ressources) représente plus de 85% du produit net bancaire du CPA! Son résultat net (37,5 milliards de DZD en 2022 ) est le fruit d’une activité bancaire classique. La finance islamique est marginale « pour le moment » dans le résultat net de cette banque », relève le cabinet de conseil algérien.

Et d’ajouter : « Si l’objectif stratégique est d’attirer des ressources des particuliers en dehors du système bancaire classique pour améliorer l’inclusion financière, nous risquons un rejet culturel car cette frange de la société considèrera le fait d’investir dans une banque classique comme étant prohibé d’un point de vue religieux. » « La demande sera plus matérialisé par des investisseurs institutionnels (compagnies d’assurances, EPE publiques à BFR négatifs) », selon le Finabi, qui note : « On risque de s’éloigner de l’objectif d’améliorer l’inclusion financière. »

Le cabinet suggère que « la communication financière (la notice d’information) doit mettre en exergue que les ressources qui seront récoltées par cette ouverture de capital seront injectées pour booster le modèle économique de la finance islamique au niveau du CPA (une filiale dédiée est préférable afin d’éviter toute ambiguïté) ou la création d’une banque d’investissement afin d’accompagner l’objectif cardinal de la réforme bancaire (financement de l’économie réelle). »

Le deuxième risque concerne la politique de distribution des dividendes actuelle du CPA qui est « prudente », selon l’analyse. « La rentabilité financière du CPA est de 13,54% en 2022 (VS 12% en 2021). Le résultat net a connu un bond significatif de 23%. Cependant, en décortiquant l’évolution des réserves de la banque sur 7 ans, nous avons observé qu’en moyenne 53% du résultat net de chaque exercice est logé en réserves et seul 47% est distribué sous forme de dividendes à l’Etat actionnaire », explique le cabinet, qui mentionne un ratio dividendes distribués/fonds propres de 6,5%, inférieur au taux d’intérêt des OAT sur 10 ans.

« La valeur comptable des fonds propres du CPA à la fin 2022 était de 276,92 milliards de DA », précise le cabinet, et d’ajouter : « L’évaluation financière des fonds propres du CPA doit être plus faible qu’à la valeur comptable de ces derniers pour deux raisons principales : (a) les actifs immobiliers ont déjà été réévalués en 2019. L’actif net a été corrigé partiellement; (b) Une partie des crédits à l’économie ne reflètent pas la réalité qui nécessite d’être dépréciés. » « Le niveau de dividendes distribuable prévisionnelle sera amélioré en réduisant la valeur des fonds propres du CPA », conclut Finabi Conseil.

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