Les cours du pétrole se sont repliés, vendredi, sur un marché peu fréquenté, qui ne croit plus à une révision majeure des quotas de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l’alliance Opep+.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a enregistré une baisse de 1,03%, clôturant à 80,58 dollars. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI) américain pour la même échéance a perdu 2,02%, s’établissant à 75,54 dollars. La journée de négociation a été raccourcie à la Bourse de Chicago (CME) en raison du jour férié aux États-Unis (Thanksgiving) suivi d’un week-end.
Depuis mercredi, les acteurs du marché ont tenté de décrypter les implications du report de la réunion ministérielle du groupe OPEP+ de dimanche à jeudi. Des sources, citées par l’agence AFP, avaient évoqué des « désaccords entre l’Arabie saoudite et des pays africains », alimentant initialement des spéculations sur une possible scission au sein du cartel.
Cependant, ces inquiétudes semblent s’estomper, et les opérateurs perçoivent désormais une maintien de la cohésion au sein de l’OPEP+. Daniel Ghali de TD Securities a souligné que la crainte de voir des membres africains quitter l’alliance a été écartée.
Selon Barbara Lambrecht de Commerzbank, les membres ayant déjà réduit leur production devraient prolonger leur engagement, mais aucune nouvelle réduction n’est anticipée. Elle estime toutefois que l’OPEP+ devrait signaler sa volonté d’agir en cas de fléchissement de la demande dans les mois à venir.
L’analyste met en garde contre une contraction supplémentaire des volumes dès maintenant, soulignant que cela « laisserait peu de marge au groupe dans l’hypothèse où la conjoncture continuerait à se détériorer ». Elle évoque la possibilité que si les niveaux de production actuels sont maintenus jusqu’en 2024, les prix pourraient encore baisser en raison de l’absence d’efforts supplémentaires.
Daniel Ghali de TD Securities n’exclut pas la possibilité d’une diminution additionnelle de la production de l’Arabie saoudite, soulignant que le pays a eu tendance à surprendre le marché ces dernières années. Il note que la part de marché des Saoudiens n’a jamais été aussi basse depuis le début de l’ère moderne, mais ils semblent prêts à maintenir des prix élevés, même au détriment de revenus potentiels.