Quelques 96% des 700 compagnies productrices d’hydrocarbures poursuivent activement l’exploration et le développement de nouvelles réserves, révèle mercredi un rapport d’ONG, rappelant que selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ces projets « ne sont plus nécessaires ».
L’étude, menée par l’ONG allemande Urgewald et plus de 50 partenaires, relève une augmentation de plus de 30% des dépenses d’investissement dans ce secteur depuis 2021. Le rapport, intitulé « Global Oil and Gas Exit List » (GOGEL), a analysé les plans d’investissement de 1 623 entreprises de l’industrie pétrolière et gazière, représentant 95% de la production mondiale d’hydrocarbures, y compris les producteurs, les constructeurs d’infrastructures et les opérateurs de centrales au gaz.
Selon le GOGEL, ces compagnies ont investi un total de 170,4 milliards de dollars au cours des trois dernières années dans des projets d’exploration de nouvelles réserves de pétrole et de gaz. Cette tendance persiste malgré les avertissements de l’AIE, qui affirme que de tels investissements ne sont plus nécessaires compte tenu des avancées dans les énergies et les technologies propres.
Parmi les entreprises pointées du doigt dans le rapport, on retrouve les sociétés chinoises la China National Petroleum Corporation (CNPC), CNOOC, Sinopec, la compagnie nationale saoudienne Saudi Aramco, la mexicaine Pemex, l’américaine Pioneer Natural Resources, et l’anglo-néerlandaise Shell.
Le GOGEL révèle également que 1 023 entreprises ont des projets d’infrastructures de transport d’hydrocarbures, tels que la construction de nouveaux terminaux de gaz liquéfié (GNL), d’oléoducs et de gazoducs. Urgewald estime que 539 compagnies, dont Saudi Aramco, QatarEnergy et Gazprom, prévoient à court terme (un à sept ans) de lancer la production de l’équivalent de 230 milliards de barils de pétrole.
Le rapport souligne que les activités de TotalEnergies, une entreprise française, sont les plus répandues géographiquement, avec des projets pétrogaziers dans 53 pays. De plus, environ un tiers des pays où TotalEnergies opère ont actuellement peu ou pas de production de pétrole et de gaz.
A travers ces projets, les grandes compagnies pétrogazières poussent ces pays « à devenir dépendants des combustibles fossiles », dénonce Urgewald.