Les participants à une rencontre régionale sur la qualité de l’huile d’olive, organisée mercredi à Tizi-Ouzou par la direction de wilaya des services agricoles (DSA), ont insisté sur l’importance de produire une huile de qualité en vue d’investir le marché extérieur.
Lors de la rencontre abritée par l’Institut de technologie spécialisé en formation agricole (ITSFA), les intervenants dans la filière oléicole ont convergé sur la nécessité de produire une huile d’olive de qualité, mais leur avis n’était pas le même concernant la nécessité d’adopter les normes du Conseil Oléicole international (COI).
La question des normes est d’autant plus d’actualité, vu que le COI a décidé de supprimer à partir de 2026 la catégorie huile d’olive « courante », un produit qui ne sera donc plus commercialisé sur le marché international à compter de cette date, pour ne laisser que les catégories huile d’olive « vierge-extra » et huile d’olive « vierge », relève-t-on.
A ce propos, le président du Conseil national interprofessionnel de la filière oléicole (CNIF-oléicole), Mhamed Belasla, qui a rappelé que l’Algérie est membre fondateur du COI, a souligné l’importance de produire une huile d’olive répondant aux normes internationales.
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« Avec la suppression de cette catégorie (huile courante) nous sommes obligés de faire plus d’effort et de nous mettre à niveau, de la cueillette du fruit à sa trituration, mais aussi au stockage de l’huile dans des contenants qui préservent sa qualité, afin de produire une huile rentrant dans les deux catégories requises », a-t-il dit.
De son côté, le directeur des services agricoles, Djamel Sersoub, a estimé que les oléifacteurs algériens doivent se mettre à niveau pour produire une huile aux normes internationales.
« Avec les nouvelles donnes du COI, à savoir la suppression de la catégorie huile d’olive courante à partir de 2026 , nous avons voulu anticiper et donner le temps à nos oléifacteurs pour s’y préparer », a-t-il dit.
Cette rencontre régionale qui a regroupé des professionnels de la filière des wilayas de Tizi-Ouzou, Bejaia, Bouira, Sétif, Bordj Bou Arreridj, Médéa et Boumerdès, au lancement de la campagne oléicole 2023/2024, « offre aux concernés l’occasion de se préparer à l’échéance de 2026 et produire une huile d’olive aux normes », a-t-il dit.
M. Sersoub a rappelé que beaucoup d’oléifacteurs algériens produisent une huile d’olive de qualité qui leur a permis de décrocher plusieurs médailles d’or dans des concours internationaux.
Il a aussi souligné qu’il y a une volonté politique de l’Etat et des programmes d’accompagnement des pouvoirs publics, notamment le ministère de l’Agriculture, pour aller vers la qualité. « Ceci rentre dans une dynamique globale pour le développement de la filière oléicole », a-t-il souligné.
Pour sa part, l’expert oléicole et président d’honneur du CNIF-oléicole, Mahmoud Mendil, a observé que « pour se positionner en force sur le marché international de l’huile d’olive, qu’il ne suffit pas d’avoir un produit de qualité ».
Il a expliqué que « les pays les plus puissants au sein de l’Union européenne (UE) consomment des huiles sans goût et raffinées (huile de table), et ils essayent de ramener l’huile d’olive pratiquement au niveau des qualités de l’huile de table en réduisant son taux d’acidité ».
« Les pays du nord veulent asseoir des normes d’huile d’olive qui les arrangent, toutefois nous sommes dans une nouvelle phase économique et politique au niveau international et nous avons la possibilité de définir nos propres normes tout en produisant une huile d’olive de qualité », a-t-il insisté.