Les prix du pétrole ont creusé leurs pertes mercredi, tirés vers le bas par des perspectives économiques moroses en Chine et en Europe laissant craindre pour la demande mondiale.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, perdait 0,72% à 81,02 dollars, peu après avoir touché 80,87 dollars, un plus bas depuis juillet. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, perdait 0,79% à 76,76 dollars, après avoir atteint 76,51 dollars, également un plus bas depuis juillet.
La chute des exportations chinoises s’est accélérée en octobre, avec un recul de 6,4% sur un an, selon des chiffres publiés par les douanes du pays mardi, un chiffre qui n’incite pas à l’optimisme pour la croissance du pays. Or, les exportations sont historiquement un levier de croissance clé pour la deuxième puissance économique mondiale. Et la croissance du premier pays importateur de brut au monde est scrutée par les investisseurs pétroliers.
La production industrielle en Allemagne a en effet baissé plus que prévu en septembre, plombée par l’automobile, illustrant les difficultés de la première économie européenne au ralenti. Sur un an, la production industrielle recule de 3,7%.
Selon Stephen Innes, analyste de SPI AM : « Cette forte baisse s’explique principalement par les inquiétudes concernant les perspectives de la demande mondiale en raison de la faiblesse des données en provenance de la Chine et d’autres économies ». En parallèle, « les inquiétudes concernant une détérioration de la demande dans les économies occidentales ont été aggravées par les données allemandes », poursuit M. Innes, cité par l’agence AFP.
De leur côté, les analystes d’Energu Danmark, cités par la même source, notent que les perspectives économiques moroses « semblent avoir éliminé la prime de risque du conflit au Moyen-Orient ». Ils prévoient que les prix pourraient poursuivre leur baisse « à moins que les tensions (…) s’intensifient » dans la guerre entre Israël et le Hamas.
« Les inquiétudes concernant la demande mondiale (…) l’ont emporté sur l’impact des réductions de l’offre », souligne aussi John Plassard, analyste de Mirabaud, rappelant que dimanche, l’Arabie saoudite et la Russie avaient réaffirmé leur engagement à procéder à des réductions volontaires supplémentaires de l’offre de pétrole jusqu’à la fin de l’année.