Plus de 50 exposants issus de huit wilayas animent la 13e édition de la figue de Lemsella ouverte jeudi au village éponyme de la commune d’Illoula Oumalou (daïra de Bouzguène), à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de Tizi-Ouzou.
Des figuiculteurs et autres agriculteurs (apiculteurs, maraîchers, oléiculteurs), mais aussi des artisans et des artistes (plasticiens, troupes de chants traditionnels) et des écrivains issus du village Lemsella et d’autres régions de la wilaya de Tizi-Ouzou, ainsi que de Bejaia (représentée notamment par les producteurs de la figue sèche de Béni Maouche), Sétif, Médéa, Bordj Bou Arreridj, Touggourt, Bouira et Boumerdes, participent à cette nouvelle édition.
La fête s’est ouverte en apothéose avec une marche des paysans, à sa tête, des femmes interprétant des chants traditionnels. La procession, qui a drainé une foule nombreuse de villageois, visiteurs et représentants de la presse, a pris le départ de l’entrée de Lemsella pour rejoindre la placette du village, où un lâcher de ballons blancs, symbole de paix et en hommage aux victimes de la Covid-19 et des incendies, a eu lieu.
L’exposition dédiée à la figue a été une occasion de mettre en avant les différentes variétés produite à Lemsella, dont le Fameux « Ajanjar » (appellation locale liée à sa couleur violette) qui donne des figues sèches de « très bonne qualité » et qui fait la réputation du village Lemsella, a-t-on appris sur place des producteurs-exposants.
Des agriculteurs ont, en effet, indiqué à l’APS, que Lemsella dispose d’une variété de ce figuier « Ajanjar » propre au village qui produit des figues sèches de qualité très recherchés par les connaisseurs qui n’hésitent pas à se déplacer jusqu’au village pour se le procurer.
Ce fruit est consommé comme friandise, mais beaucoup plus pour ses bienfaits pour la santé, a-t-on indiqué.
La préservation de ce patrimoine est d’ailleurs l’une des priorités des organisateurs de cette fête, l’association « Tighilt » et le comité de village.
Les deux organisations ont lancé deux projets dans ce sens, l’un portant sur la reconstitution des vergers détruits par les incendies et le rajeunissement des ceux vieillissants, l’autre porte sur la production de plants locaux à partir des souches du village pour la reconstitution, le rajeunissement ou l’extension des figueraies, a informé le président du comité de village, Hamel Belaid.
« Cette pépinière vise à préserver les variétés locales qui sont au nombre de 21 dont Ajanjar qui fait la réputation de Lemsella », a-t-il dit.
A noter, beaucoup de visiteurs sont restés sur leur faim, n’ayant pas trouvé de figues à acheter. La figue fraîche étant un fruit qui se gâte rapidement, les agriculteurs n’ont pas eu le temps de récolter jeudi matin des fruits pour l’occasion, étant occupés à préparer l’événement, a-t-on appris des agriculteurs et des organisateurs.
Un producteur dit toutefois avoir récolté une quantité de figues fraiches qu’il a « vendu en un clin d’œil tôt le matin ».
Les petits pots de confiture de figues issues de la culture biologique et préparés sans conservateurs ni aucun autre additif chimique, proposés par certains exposants, se sont vendus comme des petits pains, a-t-on constaté.
La fête est initiée par l’association Tighilt et le comité de village Lemsella avec le soutien des directions des services agricoles, de la culture et des arts et de la jeunesse et des sports.
Elle est placée sous l’égide de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) et se poursuivra demain vendredi, dernier jour de la manifestation. Des agriculteurs ont promis d’assurer la disponibilité de la figue fraîche pour la vente.
Une exposition-vente, animation culturelle et balade dans les ruelles du village Lemsella, et d’autres activités sont au menu de cette nouvelle édition.
Un concours artistique intitulé « Lemsell’Arts », destiné à encourager les jeunes talents du village et placé sous le thème « Tazuri ilmend n twizi » (L’art vecteur de Solidarité), est programmé pour demain vendredi, rappelle-t-on.
APS