Le PDG du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, a affirmé, lundi à Alger, que plusieurs sociétés étrangères avaient affiché l’intérêt d’investir dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, à la faveur des avantages accordés par la nouvelle loi sur les hydrocarbures.
« Il y a des sociétés intéressées pour investir en Algérie qui sont en contact avec Sonatrach et nous avons engagé des discussions avec elles pour lancer des activités dans certains sites dans des périmètres spécifiques », a déclaré M. Hakkar lors d’une conférence de presse animée au siège de la direction générale à l’occasion de la présentation du bilan du groupe pour l’année 2022 et des cinq premiers mois de l’année 2023.
Le PDG de Sonatrach a fait état de l’intérêt affiché par deux sociétés américaines en vue d’investir en Algérie, notamment dans le bassin de Berkine et à Illizi, soulignant que le groupe « leur a fourni différentes informations concernant ces régions ».
« Tous les bassins connus en Algérie attirent les investisseurs notamment les Américains qui disposent de technologies pour développer certaines régions nécessitant un grand effort et de nouvelles technologies », a-t-il affirmé, selon l’agence APS.
A ce titre, M. Hakkar a indiqué que la finalisation des textes d’application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures avait coïncidé avec la pandémie du coronavirus, à l’origine de la réticence d’investir dans le domaine de l’exploration pour éviter de prendre tout risque dans une période d’incertitude, tandis que les sociétés pétrolières ont manifesté juste après leur intérêt en vue de lancer des activités en Algérie au regard des avantages et des facilitations accordés.
Renouvellement des contrats du gaz naturel
S’agissant du renouvellement des contrats du gaz naturel, le PDG de Sonatrach a souligné que le Groupe avait renégocié 11 contrats du domaine gazier avec différents partenaires, obligeant ainsi les équipes de Sonatrach à travailler « sans relâche » pendant un an et demi.
« L’opération touche pratiquement à sa fin », a-t-il dit. Et d’ajouter: « Nous avons réussi à réviser 9 contrats annoncés, alors que deux autres sont à la phase finale des négociations ».
Pour ce qui est des démarches des Etats européens pour le plafonnement des prix des hydrocarbures, M. Hakkar a indiqué: « Nous ne sommes pas concernés par le plafonnement des prix et aucun des clients européens avec qui nous collaborons n’a exigé ce plafonnement ».
Répondant à une question sur le Groupe italien « ENI » qui a récemment annoncé l’acquisition, dans le cadre d’une transaction internationale, d’actifs du groupe « Neptune Energy », y compris le projet « Touat Gaz » dans le Sud, le responsable a affirmé que « le Groupe n’a toujours pas pris contact avec les autorités ».
« Vous n’êtes pas sans savoir qu’il est nécessaire de respecter les procédures juridiques. Lorsqu’ils présenteront une offre au ministère de l’Energie, le dossier sera examiné en entier par le ministère et Sonatrach pour se pencher sur l’application, ou non, du droit de préemption », a-t-il poursuivi.
Concernant l’arrêt de production au gisement de Touat, M. Hakkar a expliqué qu' »après l’entrée en phase de production, la composition du gaz avait changé en raison de la présence du mercure, d’où la nécessité de procéder à l’installation de nouvelles structures de traitement ».
Les travaux de réalisation de ces structures de traitement « sont à un stade avancé », a affirmé M. Hakkar, annonçant la reprise, avant la fin de l’année en cours, de la production au gisement de Touat dont la capacité de production avoisine les 12 millions M3/jour.
Raffinerie d’Augusta
Répondant aux questions des journalistes, le PDG a évoqué l’affaire de la raffinerie « Augusta » en Italie dont Sonatrach détient la totalité des actions depuis son acquisition en 2019. A ce propos, le premier responsable de Sonatrach a rappelé que la raffinerie avait réalisé des résultats « positifs » ces deux dernières années, « mais en deçà de ses espérances ».
Depuis deux ans, la raffinerie en question n’utilise qu’un taux infime du pétrole algérien et achète la plus grande partie du marché international, a expliqué M. Hakkar, formant le souhait de voir la raffinerie réaliser en permanence des résultats positifs.
Concernant l’exportation du gaz vers l’Espagne, le PDG a souligné que « Sonatrach respecte ses contrats en toutes circonstances », affirmant que « les quantités fixées dans le contrat avec Naturgy ont été respectées ».
Evoquant les champs pétroliers et gaziers découverts en Libye, M. Hakkar a souligné qu’il était en « contact permanent avec les autorités libyennes pour revenir en Libye », annonçant qu’il effectuera prochainement une visite à Tripoli pour examiner les voies et moyens de réunir toutes les conditions favorables à la reprise des activités de Sonatrach dans ces champs.