Les cours du pétrole repartaient en hausse lundi, dopés par les baisses d’approvisionnement en or noir dans plusieurs pays producteurs et exportateurs, les inquiétudes quant au ralentissement de l’économie mondiale plafonnant toutefois les prix.
Vers 15H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, prenait 1,86% à 113,71 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, grimpait quant à lui de 1,76% à 110,34 dollars.
« Les marchés pétroliers restent tendus et l’incertitude quant à l’offre est élevée », estime Stephen Innes, analyste chez Spi Asset Management, plusieurs pays connaissant actuellement « des perturbations liées à des facteurs politiques et techniques » limitant l’approvisionnement et dopant les cours.
En Libye, la Compagnie nationale Libyenne de pétrole (NOC) a annoncé jeudi soir des pertes de plus de 3,5 milliards de dollars résultant de la fermeture forcée de sites pétroliers majeurs depuis mi-avril, et décrété l’état de « force majeure » sur certaines installations.
Le pays est doté des réserves les plus abondantes d’Afrique. Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Kadhafi, la Libye peine à sortir de la crise institutionnelle.
La production pétrolière en Equateur a également chuté récemment, le pays ayant été secoué par des manifestations contre la cherté de la vie et le prix des carburants.
En Norvège, une grève des travailleurs du secteur de l’énergie devrait entrainer la fermeture de trois nouveaux champs d’hydrocarbures. Selon l’Association norvégienne du pétrole et du gaz, en résultera une perte quotidienne de production de pétrole de 130.000 barils.
« Ce contexte de ruptures d’approvisionnement croissantes se heurte à une possible pénurie de capacités de production de réserve parmi les producteurs de pétrole du Moyen-Orient », souligne Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.
Le soulagement ne devrait pas venir de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs partenaires (OPEP+), qui ont reconduit jeudi leur objectif d’ouverture des vannes légèrement plus importante pour cet été.
« Les craintes persistantes de récession pourraient plafonner le prix du pétrole », souligne cependant Russ Mould, analyste chez AJ Bell, même si « fondamentalement, l’offre reste serrée ».
La Chine a par ailleurs placé 1,7 million d’habitants en confinement dans la province de l’Anhui (est), où quelque 300 nouveaux cas de Covid-19 ont été rapportés lundi dans le cadre d’une nouvelle résurgence de l’épidémie dans certaines régions.
Le pays, grand consommateur de pétrole, adopte une approche ferme face au virus en poursuivant sa politique zéro-Covid, pouvant menacer la demande en brut en cas de fermetures et ralentissement de l’économie.
AFP