Les prix du pétrole consolidaient leur hausse mardi, soutenus par de nouvelles de restrictions de l’approvisionnement en or noir venant de Libye et d’Équateur, quand en parallèle les Emirats arabes unis affirment être au maximum de leurs capacités de production.
Vers 09H55 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août montait de 1,89% à 117,26 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, prenait quant à lui 1,56% à 111,28 dollars.
« Alors que l’offre restreinte de produits pétroliers était encore au centre des préoccupations il y a quelques jours, l’attention se porte maintenant de plus en plus sur l’offre restreinte de pétrole brut », souligne Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.
La Compagnie nationale Libyenne de pétrole (NOC) a averti lundi qu’elle pourrait décréter sous 72 heures la « force majeure » sur les installations du golfe de Syrte (nord), faute de pouvoir respecter ses engagements contractuels.
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et minée par les divisions entre l’Est et l’Ouest du pays, la Libye, dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique, est en proie à une grave crise institutionnelle.
Dans ce contexte, six champs et terminaux pétroliers dans l’est du pays ont été fermés de force mi-avril par des groupes proches du camp de l’Est.
« Cela risque de réduire encore la production pétrolière Libyenne, qui a déjà chuté de moitié environ, à quelque 600.000 barils par jour, en raison des protestations », estime Carsten Fritsch.
En parallèle, le ministère équatorien de l’Énergie a affirmé dimanche que la production de pétrole dans son pays est à un « niveau critique » et cessera dans les 48 heures si les manifestations et blocages se poursuivent dans le pays.
« Aujourd’hui, les chiffres montrent une diminution de plus de 50% » de la production, qui était jusqu’au 12 juin d’environ 520.000 barils par jour, selon le ministère.
Depuis la mi-juin, le pays est secoué par d’importantes manifestations contre le coût de la vie et pour davantage d’aides sociales.
Enfin, le président français Emmanuel Macron a rapporté lundi la teneur d’un appel avec son homologue des Émirats concernant les capacités des pays producteurs de pétrole.
« Il m’a dit deux choses : la première +je suis au maximum, maximum+ (…) » s’agissant du nombre des barils mis sur le marché par les Émirats, selon M. Macron, avant d’affirmer que l’Arabie saoudite ne pourrait quant à elle augmenter sa production que de 150.000 barils par jour.
AFP