Le Pr Noureddine Zidouni, Chef de service pneumologie à l’hôpital de Béni Messous, a recommandé aujourd’hui de sortir de la culture des commémorations des dates et des journées mondiales et institutionnaliser la lutte contre le tabac. « Le tabagisme est un problème majeur de santé publique », a-t-il indiqué lors de son intervention à la radio chaine 3.
Longtemps livrée aux professionnels de la santé, « la lutte contre le tabagisme doit être élargie à tous les secteurs », préconise le Pr Noureddine Zidouni, qui précise : « nous ne luttons pas uniquement contre les maladies que provoque la consommation du tabac, mais contre un comportement social néfaste, d’où la nécessité d’impliquer des sociologues et des anthropologues. »
La lutte contre le tabac s’est retirée des structures de santé pendant la crise pandémique, il est temps, selon le spécialiste, que les comités nationaux de lutte contre la consommation de la cigarette reprennent leurs activités, en partenariat avec la société civile.
De nombreuses enquêtes ont démontré que la consommation de la cigarette chez la population juvénile ne cesse d’augmenter. C’est à l’âge de 45 ans que la conscience du sevrage s’installe, « ce qui est déjà trop tard, vu que l’individu en question est déjà atteint d’une maladie respiratoire ou d’un cancer », regrette le Président du Comité intersectoriel de lutte contre le tabagisme, qui alerte contre la première tentative de fumer : « il faut à tout prix éviter la première cigarette. »
Selon le pneumologue, le médecin agit aujourd’hui pour corriger les dégâts de la consommation du tabac, mais non pas pour éviter aux jeunes la première cigarette.