La situation de l’usine de montage automobile du constructeur français Renault, implantée à Oued Tlelat près d’Oran, ne s’améliore pas.
En mai 2021, le constructeur français avait annoncé une reprise de ses activités de manière « graduelle » et « temporaire », après le dédouanement depuis avril dernier d’une partie des kits de montage en souffrance au port d’Oran.
L’usine Renault de Oued Tlélat (Oran) a fermé ses portes en janvier 2020, après la décision du gouvernement d’interdire les importations de kits SKD/CKD et de supprimer les avantages fiscaux accordés aux constructeurs automobiles installés en Algérie.
Le site spécialisé l’Argus a rapporté, hier mercredi, que l’usine de Renault implantée en Algérie serait également confrontée « à des problèmes ».
L’Argus, qui cite la dernière analyse mensuelle de la société Inovev, spécialisée dans l’industrie automobile, suppose que Renault «pourrait vendre son usine algérienne».
Dans son analyse, Inovev relève que l’usine Renault d’Oran «ne répond pas du tout aux objectifs du constructeur puisqu’elle ne parvient plus à se rapprocher du niveau de production visé de 75 000 véhicules par an, sur la base d’une réponse à la demande locale qui avait subi à l’époque l’arrêt des importations automobiles».
En 2015, le site d’Oran avait fabriqué 19 419 véhicules (Clio, Logan, Sandero) puis 42 036 unités en 2016, 60 646 en 2017 et 72 615 en 2018. «Cette montée en cadences régulière permettait alors d’anticiper une production annuelle de 75 000 unités par an, objectif initial du constructeur », indique la société Inovev. Or, la montée en puissance attendue a été stoppée brutalement
Selon les données de Renault, seuls 754 véhicules ont été assemblés en 2020 dans le pays (173 Logan/Symbol 2, 354 Sandero 2 et 227 Clio 4) en raison de la fermeture de l’usine pendant plus d’un an, a indiqué le même média.
La crise sanitaire, les évènements politiques et l’arrivée d’un nouveau régime et le blocage des importations de kits SKD/CKD par le gouvernement algérien sont autant de facteurs qui expliquent cet effondrement, a souligné la société Inovev.
Selon Inovev, le site de Renault, après une reprise graduelle de ses activités en mai 2021, « a assemblé un total de 5 208 voitures l’an passé (1148 Logan, 2 808 Sandero et 1252 Clio), soit douze fois moins qu’en 2019 (60 012 unités) ».
«Les prévisions sur la période 2022-2030 sont très incertaines et il n’est pas sûr que Renault conserve cette usine », a estimé la société Inovev.
