Emmanuel Macron vient d’être élu président de la république française lors du scrutin du 24 avril 2022. Comment développer la coopération entre l’Algérie et la France du président Emmanuel Macron ?
Le professeur Abderrahmane Mebtoul essaye de donner la réponse à cette question. Pour lui, le déterminant sera les élections législatives devant avoir une majorité pour appliquer effectivement son programme, dans la mesure où le premier ministre futur sera issu de la majorité parlementaire.
« J’espère que les relations algéro-françaises trouveront une nouvelle dynamique par la reconnaissance, du devoir de mémoire et du fait colonial, afin d’entretenir une relation apaisée, le renforcement de la coopération économique sur la base d’un partenariat gagnant /gagnant, et sur le plan politique et sécuritaire garantir ensemble la stabilité de la région méditerranéenne et africaine », indique le professeur.
Selon lui, l’Algérie et la France doivent avoir une vision commune de leur devenir, et ce afin de contribuer ensemble à la stabilité régionale, conditionnée par un véritable co-développement.
« S’il ne s’agit nullement d’occulter la mémoire, indispensable pour consolider des relations durables entre l’Algérie et la France, il s’agit bien, en ce monde impitoyable où toute nation qui n’avance pas recule, de préparer l’avenir, ensemble et dans le respect mutuel », précise MMebtoul.
Il ajoute que c’est dans le contexte de la quatrième révolution économique mondiale que doit être appréhendée une approche réaliste du co-partenariat entre l’Algérie et la France.
« Les échanges entre l’Algérie et la France bien qu’en baisse peuvent être intensifiés dans tous les domaines : agriculture, industrie, services, tourisme et éducation, sans oublier la coopération dans le domaine militaire, où l’Algérie peut être un acteur actif, comme le montrent les efforts de l’ANP et des différentes forces de sécurité en vue de la stabilisation de la région », explique le professeur.
L’intensification de la coopération ne sera possible, selon lui, que tout en n’oubliant pas le devoir de mémoire, que si l’Algérie et la France ont une approche réaliste du co-partenariat, un partenariat gagnant-gagnant loin du mercantilisme et de l’esprit de domination, et une vision commune de leur devenir.
« L’Algérie et la France sont des acteurs incontournables pour la stabilité de la région, et toute déstabilisation de l’Algérie aurait des répercussions géostratégiques négatives sur l’ensemble de la région méditerranéenne et africaine. Les tensions actuelles entre l’Algérie et la France peuvent être surmontées. Il s’agit d’entreprendre ensemble dans le cadre du respect mutuel. C’est dans ce cadre que doit rentrer un partenariat gagnant-gagnant entre l’Algérie et la France, loin de tout préjugé et esprit de domination », conclu-t-il.