L’État apporte un soutien annuel à la production locale du lait frais de plus de 18 milliards de DA, a fait savoir jeudi à Alger le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Mohamed Abdelhafid Henni, rapporte ce jeudi 10 mars 2022 l’agence officielle.
S’exprimant lors d’une plénière du Conseil de la Nation consacrée aux questions orales, présidée par Salah Goudjil, président du Conseil, M. Henni a expliqué que ce montant de subvention comprend principalement les subventions destinées aux éleveurs de vaches laitières (12 DA par litre), les collecteurs de lait (5 DA par litre) et les laiteries (4 DA par litre).
S’ajoute à cela, une série d’incitations au profit des éleveurs de vaches laitières, dont une subvention de 60.000 DA pour chaque nouvelle naissance de vaches laitières, tout en assurant une couverture vétérinaire et une vaccination gratuite contre la fièvre aphteuse.
Le secteur agricole œuvre également au renforcement des investissements dans la filière lait en octroyant le foncier agricole et en développant la production locale de fourrages destinés à l’alimentation du bétail et à l’élevage de vaches.
Ces incitations s’inscrivent dans le cadre de la stratégie du secteur visant à promouvoir cette filière « stratégique », et comprennent plusieurs mesures, dont l’importation de vaches laitières pour encourager la production locale de lait frais et la réduction de la facture d’importation de la poudre de lait.
La facture de ces importations s’élève à plus de 800 millions USD annuellement
Dans ce contexte, le ministre a indiqué que le secteur public importe, à lui seul, une quantité estimée à 180 000 tonnes par an de poudre de lait, destinée à la production de lait en sachet, vendu à un prix réglementé (25 dinars), tandis que le secteur privé importe une quantité estimée à 200 000 tonnes, destinée à la production de lait en carton, vendu à prix libre et de divers produits laitiers (fromage, yaourt …etc).
La facture de ces importations s’élève à plus de 800 millions USD annuellement, selon M. Henni.
Par ailleurs, le ministre a révélé que son département ministériel œuvrait à la création d’une carte pour la distribution du lait en sachet subventionné afin de réduire les distances et d’assurer la livraison de cette substance à tout un chacun.
Le secteur examine, également, la possibilité d’intégrer le plus grand nombre de laiteries dans ce plan, en fonction des quantités disponibles de matière première, ajoute M. Henni.
Flambée des prix des céréales : l’Algérie a importé de grandes quantités
S’agissant de l’approvisionnement des minoteries en blé, le ministre a affirmé qu’il s’emploierait à présenter au gouvernement de nouvelles propositions qui permettraient de parvenir à une répartition « équitable » de ces céréales aux différents opérateurs. « Nous allons œuvrer à trouver un juste équilibre pour les minoteries », a-t-il dit.
Le même responsable a rappelé la suspension, par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), de l’approvisionnement des nouvelles minoteries et celles dont les capacités ont été augmentées suite à une décision des Pouvoirs publics en application de la décision du conseil ministériel tenu en novembre 2015.
Dans l’objectif d’examiner cette problématique, une commission paritaire a été mise en place au niveau du ministère de l’Industrie pour étudier les dossiers en suspens et prendre en charge les projets non encore lancés, estimés à plus de 100 nouvelles minoteries au niveau national.
Par ailleurs, M. Henni a souligné que l’Algérie avait procédé avant la flambée récente des prix des céréales sur le marché international, à l’importation de « grandes » quantités lui permettant de couvrir les besoins nationaux en 2022.