Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars jeudi pour la première fois en plus de sept ans, après que le président russe Vladimir Poutine a annoncé une « opération militaire » en Ukraine.
Retour sur les précédents épisodes lors desquels le baril a franchi le seuil symbolique des 100 dollars.
Après avoir franchi le seuil symbolique des 100 dollars début janvier 2008, pour la première fois de leur histoire, les deux références de l’or noir ont atteint leurs sommets historiques le 11 juillet, à 147,50 dollars pour le Brent et 147,27 dollars le baril de WTI, coté à New York.
Un ensemble de facteurs a fait exploser les prix: des tensions géopolitiques, de l’Iran au Nigeria en passant par le Pakistan; un équilibre tendu entre une offre qui plafonne et une demande tirée par les pays émergents, Chine en tête; une prise de conscience que les réserves sont limitées et de plus en plus difficiles d’accès; enfin, une boulimie des fonds d’investissements pour les matières premières.
Les fonds se sont servis du pétrole comme placement anti-inflation mais, cercle vicieux, ils alimentent la hausse des prix en faisant grimper le brut. Après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre, cette logique s’inverse. Craignant à présent la déflation, les investisseurs se délestent du pétrole, d’autant qu’ils ont un besoin urgent de liquidités.
Les cours s’effondrent, jusqu’à 36,20 dollars en décembre 2008 pour le Brent de la mer du Nord et 32,40 dollars pour le WTI L’année s’achève ainsi sur des prix massacrés, avec des superpétroliers transformés dans certains ports en entrepôts flottants.
Le seuil des 100 dollars le baril est à nouveau franchi en janvier 2011. Les prix avaient été poussés à la hausse par les inquiétudes liées à la révolte égyptienne, le marché redoutant alors des risques de propagation des mouvements de contestation au Moyen-Orient. Le Printemps arabe aura également conduit à la chute de l’ex président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et a ébranlé le régime du Syrien Bachar al-Assad durant l’année 2011.
Si l’Egypte n’est pas un producteur essentiel d’or noir, le pays abrite deux voies majeures d’acheminement du pétrole, le canal de Suez et l’oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed), expliquant alors la nervosité du marché qui redoutait des perturbations de l’approvisionnement en brut.
AFP