Les travaux du 3ème sommet de partenariat Turquie-Afrique ont été couronnés, samedi à Istanbul, par une Déclaration qualifiée de « nouvelle feuille de route » à même de renforcer un partenariat mutuellement bénéfique entre la Turquie et le continent africain.
Cette Déclaration sera concrétisée sur le terrain à la faveur du Plan d’action couvrant la période 2022-2026, dans le cadre de la poursuite et du renforcement du partenariat Turquie-Afrique, a indiqué le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors de la cérémonie de clôture du sommet qui s’est déroulé sous le thème « Partenariat renforcé pour le développement et la prospérité ».
L’Algérie qui appuie les résolutions de ce sommet, a été représentée par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Le Plan d’action couvrant la période 2022-2026 comprend plusieurs axes allant de la restauration de la paix dans le continent africain à l’intensification des investissements et des échanges commerciaux jusqu’au développement du commerce en passant par la promotion de la ressource humaine et de la formation.
La Turquie qui mène une politique africaine très dense depuis près de vingt ans, s’emploie ainsi à amorcer une nouvelle étape dans les relations avec l’Union africaine et les pays africains, notamment sa participation active à la réussite de la Zone de libre échange africaine.
Il s’agit pour Ankara de poursuivre une approche multidimensionnelle en direction de l’Afrique à même d’établir des relations politiques étroites, raffermies par la multiplication des visites bilatérales au plus haut niveau.
A cet égard, la Turquie nourrit l’ambition de devenir « le porte-voix » de l’Afrique en prônant des positions en faveur du continent et en défendant les positions des pays africains dans les différents foras et rencontres de par le monde, sans pour autant négliger une coopération économique étroite à travers des échanges commerciaux denses et des investissements tous azimuts auxquelles s’ajoutent les aides humanitaires en faveur des peuples de l’Afrique.
Dans cette optique, la Turquie a réitéré son appel en faveur de la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies en insistant sur pour « le renforcement de la représentation des pays africains au sein de cette instance onusienne ».
Dans le même sillage, le président turc a réitéré sa « détermination » à poursuivre la coopération avec les pays africains sur de nombreuses questions, notamment le terrorisme, la lutte contre le crime organisé ainsi que la réduction de la pauvreté et le développement à l’éducation et de la formation.
M. Erdogan qui a émis le souhait d’organiser le sommet Turquie-Afrique à intervalles réguliers, a donné rendez-vous aux dirigeants du continent pour le deuxième Forum diplomatique d’Antalya, prévu du 11 au 13 mars 2022 sous le thème « Reconstruire la diplomatie ».
Faki suggère l’effacement de la dette des pays africains
De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est félicité des « progrès » enregistrés dans divers domaines de coopération et de partenariat entre l’Afrique et la Turquie, faisant observer que la pandémie du Coronavirus a été une occasion de développer d’ »importantes actions de solidarité avec l’Afrique ».
« Nous avons apprécié le soutien de la Turquie pour la reprise économique post-Covid-19, notamment l’urgence de traiter, voire d’annuler la dette de l’Afrique », a-t-il souligné.
M. Faki a également déploré « le choc des taux vaccinaux » qui sont, a-t-il dit, de 7% en Afrique contre 70% dans le reste du monde.
Par ailleurs, le président de la Commission a estimé qu’il était temps d’exprimer le souhait « haut et fort » des Africains pour que le partenariat afro-turc contribue à « rejeter le recours à la force pour résoudre les conflits et soutenir la préférence des solutions politiques par la négociation et le dialogue, fondés sur les valeurs de respect et de justice entre tous les êtres humains et toutes les nations ».
« En construisant un partenariat de solidarité et de respect mutuel, l’Afrique et la Turquie qui sont des forces émergentes, donneront l’exemple d’un nouveau multilatéralisme que nos peuples souhaitent de tout cœur. Nous sommes ici pour le sceller », a conclu M. Faki.
APS