La rencontre sur la politique industrielle, organisée par le ministère de l’Industrie du 04 au 06 décembre, fait réagir certains experts du domaine.
Est-ce que cette rencontre permettra de redynamiser l’économie nationale sans une autre gouvernance ? S’interroge le professeur Abderrahmane Mebrtoul.
«Le ministère de l’Industrie organise une conférence nationale sur la relance industrielle du 4 au 6 décembre 2021 au Centre international des conférences (Alger), sous le thème « ensemble pour relever le défi ». Si je comptabilise les neuf rencontres avec différents gouvernements depuis 1995 , avec la rencontre programmée le 4 décembre 2021 c’est la 10ème rencontre sur la stratégie industrielle, sans compter des centaines de séminaires organisés tant par les universités que certaines institutions étatiques », indique le professeur.
Pour MMebtoul, l’émergence d’une économie et d’une société mondialisée produit du développement du capitalisme, processus non encore achevé, et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l’empire soviétique, remettent en cause d’une part la capacité des Etats-nations à faire face à ces bouleversements et d’autre part les institutions internationales héritées de l’après-guerre.
L’Algérie a besoin, selon lui, d’une autre vision évitant ces slogans dépassés que le moteur du développement quand le bâtiment va tout va ou les matières premières, les industries mécaniques classiques, dont celle des voitures en grande partie des montages de très faibles capacités, fortement capitalistiques où l’Algérie supporte tous les surcoûts avec la règle des 49/51% dont la révision s’impose.
Le professeur Mebtoul estime qu’il faut avoir une politique industrielle qui doit tenir compte des engagements internationaux de l’Algérie et évaluer sans passion, les impacts des accords de libre-échange avec l’Europe, avec le monde arabe avec le continent Afrique, ainsi que les déséquilibres de la balance commerciale avec d’autres pays comme la Chine et la Russie
Pour lui, la forte croissance peut revenir en Algérie. Mais elle suppose la conjugaison de différents facteurs : une population active dynamique, un savoir, le goût du risque et des innovations technologiques sans cesse actualisés, le combat contre toute forme de monopole néfaste, une concurrence efficace, un système financier rénové capable d’attirer du capital et une ouverture à l’étranger.
« Pour s’inscrire dans la croissance mondiale, l’Algérie doit d’abord mettre en place une véritable économie de la connaissance, développant le savoir de tous, de l’informatique au travail en équipe, de l’arabe, du français, du chinois à l’anglais, du primaire au supérieur », conclue-t-il.