Plus de 1 600 kilomètres de littoral, des ruines romaines comme les cités antiques de Djemila (Sétif) et Timgad (Batna), l’Assekrem (Tamanrasset), les gravures rupestres du Tassili n’Ajjer (Djanet)… Sont autant d’atouts que recèle le pays. En dépit de toutes ces potentialités et des richesses inestimables qui peuvent attirer les touristes du monde entier, l’Algérie peine à faire décoller son secteur touristique.
Les raisons qui reviennent souvent sont notamment le manque d’infrastructures touristiques, le déficit dans la promotion de la destination Algérie, difficultés pour l’obtention du visa pour les touristes étrangers, la cherté des tarifs pratiqués au niveau des étalissements hôteliers, la cherté des prix des billets d’avion tant au niveau national qu’au niveau international… Ensuite, elle est venue la crise sanitaire due à la pandemie de la Covid-19 qui a frappé de plein fouet le secteur du tourisme dans le monde entier.
Les spécialistes et acteurs du domaine pointent également la faiblesse du budget accordé au secteur, ce qui réflète l’importance accordée par les pouvoirs publics au tourisme. A titre d’exemble : dans la loi de finances pour l’exercice 2022, le secteur du tourisme et de l’artisanat va bénficier d’un budget de 3,5 milliards de dinars (environ 25 millions de dollars), un peu plus que le budget consacré au secteur en 2021 (3,25 milliards de dinars).
Bien que tout le monde s’accorde à dire que le tourisme est un secteur porteur, créateur de richesse et pourvoyeur d’emplois, sa contribution au PIB reste marginale.
L’Algérie veut atteindre plus de 3 millions de touristes à l’horizon 2024
Pour faire redécoller le tourisme en Algérie, le secteur compte adopter une feuille de route visant à réaliser les différents projets et à atteindre plus de 3 millions de touristes à l’horizon 2024. C’est ce qu’a indiqué le directeur général du tourisme au ministère de tutelle, Moussa Bentamer, lors d’une rencontre organisée récemment avec les directeurs du tourisme et de l’artisanat des wilayas, rapporte ce mardi l’agence APS.
Cette feuille visait la réalisation de cinq opérations consistant en le réaménagement et la garantie du foncier touristique, la promotion du tourisme domestique, le développement du tourisme thermal, la mise en œuvre du plan « Destination Algérie » et la relance du plan de la qualité et de l’amélioration de la performance du dispositif de la formation, a expliqué M. Bentamer.
S’agissant du réaménagement du foncier touristique, M. Bentamer a mis en avant l’impératif classement de nouvelles zones d’expansion touristique (ZET), à travers la finalisation de l’étude de 48 zones proposées et l’approbation de 38 autres plans en vue d’assurer 660 lots de terrains au profit d’investisseurs réels, en plus du réaménagement des routes et des pistes dans 9 ZET et la réalisation graduelle des travaux d’aménagement au niveau de 116 sites d’expansion touristiques selon les priorités.
Cette feuille prévoit également d’encourager la création de nouveaux pôles touristiques d' »excellence » dont les études doivent répondre aux normes internationales pour le développement de différents types de tourisme notamment au niveau des régions du Sud, tout en augmentant le nombre des structures d’hébergement à 90 hôtels par ans au minimum.
Faciliter les procédures d’obtention d’un visa d’entrée pour les touristes étrangers
Selon le même responsable, cette stratégie repose sur le parachèvement du programme de modernisation et de réhabilitation du parc hôtelier public notamment des travaux de réalisation des 29 établissements restants sur 70 hôtels publics, outre la réalisation de 365 nouveaux circuits touristiques.
Concernant le tourisme thermal, le DG du tourisme a insisté sur l’importance de développer ce type de tourisme à travers la réhabilitation et la modernisation de 34 sources thermales dans 18 wilayas ainsi que l’affectation d’assiettes foncières pour la réalisation de nouvelles stations thermales au niveau de 20 sources thermales, outre la nécessité de dégager des assiettes foncières pour la construction de deux centres de thalassothérapie au minimum au niveau de 14 wilayas côtières.
Par ailleurs, la feuille de route du secteur du Tourisme porte sur l’impératif accompagnement de l’effort et des activités des agences touristiques et de voyages à travers la participation aux différents salons touristiques importants, en sus de l’organisation, chaque année, du Salon international du tourisme et des voyages (SITEV) et la facilitation des procédures d’obtention d’un visa d’entrée pour les touristes étrangers en Algérie dans le cadre de groupes organisés par les agences touristiques en coordination avec des agences étrangères.
La nouvelle stratégie prévoit également l’actualisation de l’arsenal juridique du secteur et la compilation des textes juridiques et réglementaires dans le cadre d’une loi d’orientation du tourisme, en sus de garantir son adaptation aux mutations et aux défis actuels relatifs au développement touristique.
Le plan d’action du secteur à l’horizon 2024 porte sur la relance de l’activité du Conseil national du tourisme (CNT) conformément au décret présidentiel du 7 novembre dernier. Le CNT est un organe dont l’activité a été gelée depuis 2002, après l’annonce de sa création.